Après l'affaire de Fadela Amara et son appartement de fonction qui serait occupé par des membres de sa famille et non par elle-même, mais également l'enquête du JDD de ce week-end, qui a révélé quels ministres vivaient chez eux ou dans un logement prêté par l'Etat, voici des informations croustillantes, contenues dans un rapport de la Cour des comptes, concernant certains gaspillages épatants.
Le Parisien de ce jour, qui reprend ce rapport "provisoire", nous détaille qui bénéficie en toute légalité du Service de Protection des Hautes Personnalités (SPHP) et qui en profite abusivement...
Ainsi, nous apprenons que tous les anciens Premiers ministres - Pierre Joxe, Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement -, anciens ministres de l'Intérieur ou anciennes épouses de président de la République sont encore escortés partout où ils se rendent. Si Claude Pompidou a eu ce privilège jusqu'à son décès en 2007, Danielle Mitterrand est toujours sous haute protection. Madame Giscard d'Estaing l'a refusé, mais son mari, ancien président de la République en bénéficie de toute façon...
Ces missions de sûreté, qui revêtent, pour la moitié, un caractère privé, coûtent extrêmement cher. Par exemple, en 2008, les frais de protection de l'ex-ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin ont presque atteint 100 000 euros. L'ancien ministre du Budget et actuel membre du Conseil constitutionnel Michel Charasse, est quant à lui étonnament entouré. Placé dans la catégorie des "personnes menacées" sans justification, il est surveillé par deux officiers de sécurité, installés non loin de son domicile dans le Puy-de-Dôme (10 000 euros par an rien que pour les frais de mission).
Certaines personnalités, telles que François Bayrou ou Ségolène Royal, sont protégées alors qu'aucune menace connue ne plane sur elles, selon l'unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat). Cette protection est dite "de confort" (elle aurait coûté près de 250 000 euros depuis 2007 !). Interrogée par RTL, l'ex-candidate à la présidentielle a réagi. Elle a expliqué que la protection dont elle bénéficiait était "tout à fait justifiée", prenant pour exemple le saccage dont a été victime son domicile à deux reprises depuis 2007, "sans vol, avec intention d'intimidation".
La présidente de Poitou-Charentes a souligné le fait que ses déplacements étaient devenus plus que difficiles depuis l'élection présidentielle, "avec tout ce que cela implique de pressions de toutes sortes et de gestes intempestifs, positifs ou non". Celle qui a également rappelé avoir reçu une lettre contenant une balle de gros calibre avec menaces de mort il y a quelques mois, a affirmé que sa protection devait seulement découler de "considérations de sécurité". "Il appartient au ministre de l'Intérieur de la supprimer", a-t-elle déclaré.
Le Parisien a révélé qu'à sa libération en juillet 2008, et ce jusqu'à l'automne 2009, Ingrid Bétancourt s'est vu attribuer une protection du SPHP sans l'avoir demandé et alors qu'aucune menace connue n'avait été proférée à son encontre. Note des frais de mission ? 100 000 euros...
Notez que selon le ministère de l'Intérieur, Brice Hortefeux s'attèle, depuis près d'un an, à prendre "un certain nombre de mesure consistant à alléger, voire supprimer la protection de certaines personnalités dont l'état des menaces ne semblait plus justifier de protection". On se souvient qu'il s'est empressé de supprimer les officiers de sécurité de Rachida Dati , ex garde des Sceaux, dès qu'il a pu !
Ces dernières mises en place ne seraient donc pas assez consistantes ? Toujours est-il que cet état des lieux des gaspillages devrait énerver plus d'un contribuable.