Une jeune femme serbe, Slada, âgée de 26 ans, a été condamnée mardi 21 juin à une peine de prison de huit mois ferme par le tribunal correctionnel de Nanterre. Une décision faisant écho à un délit commis en août 2006, visant l'appartement de Ségolène Royal à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), retrouvé sens dessus dessous à son retour de vacances.
Selon l'AFP, deux chambres avaient été visitées, les fils du téléphone arrachés mais aucun objet n'avait été pillé. "J'ai voulu entrer pour voler de l'argent ou des bijoux puis j'ai eu peur d'être prise alors je me suis enfuie sans rien prendre", a expliqué l'accusée, par l'intermédiaire de sa traductrice.
Alors que son avocat, Me Michel Hadji, a plaidé la non culpabilité ("Comment se fait-il qu'une voleuse ne vole rien ? Force est de penser que ce n'est pas elle", a-t-il lancé), ses empreintes digitales retrouvées sur un volet de l'appartement ont été des preuves non négligeables.
Après une première tentative vaine d'identification et un classement sans suite, la police judiciaire avait réussi son identification suite à un nouveau cambriolage survenu chez la femme politique le 27 juin 2008. La jeune délinquante était détenue en Suisse alors qu'elle avait récemment commis des actes de la même sorte dans le canton de Fribourg.
Souvenez-vous, à l'époque, Ségolène Royal avait déclenché une polémique en parlant de "mise à sac" de son domicile et s'étonnait de la "coïncidence" de ce vol avec ses attaques contre Nicolas Sarkozy... Mauvaise pioche !
Devant cette médiatisation, la "tentative de vol avec effraction" a tenté d'être élucidée par tous les moyens. Suite à l'identification de la suspecte - annoncée le 10 juillet 2008 par la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie -, la juge en charge de l'information judiciaire regroupant les deux cambriolages, avait lancé un mandat d'arrêt international. Slada avait ensuite été extradée vers la France et placée en détention provisoire pendant plus de huit mois.
Après avoir admis que l'affaire n'était pas lambda au vu de la médiatisation de la victime, le procureur de la République a requis un an d'emprisonnement. L'avocat de la défense a plaidé la relaxe, égrenant les mesures judiciaires hors norme prises à l'encontre de sa cliente et l'absence de preuves matérielles à la procédure. "Au bout de son instruction, le magistrat n'établit pas qu'elle soit entrée dans l'appartement. Ne figure dans le dossier qu'une seule empreinte sur un volet côté extérieur. On a bien de la chance de l'avoir trouvée", a ironisé Michel Hadji. Toujours selon l'AFP, à l'énoncé de sa condamnation, cette mère de quatre enfants n'a pas cillé. Elle n'ira pas en prison puisque le temps placé en détention provisoire correspond à la peine prononcée.
Par ailleurs, l'affaire du troisième cambriolage de Ségolène Royal - survenu le 1er décembre 2010 - se poursuit. Aux dernières nouvelles, l'adolescente de 13 ans arrêtée pour le vol perpétré au domicile de Boulogne-Billancourt de la candidate socialiste, qui s'était échappée, serait toujours dans la nature.