A quelques jours de la date anniversaire de la disparition de Serge Gainsbourg, décédé le 2 mars 1991 à 62 ans, les hommages se multiplient, mêlant l'oeuvre et la légende, la chanson et les souvenirs, l'image du regretté et l'aréopage des proches qui lui survivent.
Un an après le franc succès rencontré par l'hommage toutefois décrié adressé par le BDéiste Joann Sfar et son casting brillant dans Gainsbourg, vie héroïque, les hommages télévisuels abondent : Michel Drucker a été samedi 19 février le maître de cérémonie d'une émission spéciale (Gainsbourg : 20 ans déjà) marquée par de nombreux témoignages, dont celui de Jane Birkin qu'elle a annoncé comme sa dernière interview au sujet de son ancien amour, et d'autres suivront, avec notamment un Taratata dédié ce 22 février (sur France 4), une rediffusion (sur France 3, le 2 mars) du documentaire Gainsbourg et les femmes de Didier Varrod (à l'initiative du magazine musical... Serge, bien entendu), ou encore une théma Gainsbourg Forever (le 27 février sur Arte) au cours de laquelle on découvrira le document Mes images privées de Serge réalisé par Jane Birkin.
Trois stupéfiantes reprises de tubes des années 1960 !
De son côté, Universal salue la mémoire du poète avec la parution d'une intégrale en 20 CD le 28 février. Au sein de cette anthologie de l'Homme à la tête de chou, un certain nombre de raretés seront dévoilées, parmi lesquelles on a déjà pu découvrir la version interprétée par Gainsbourg de Comme un boomerang, chanson qu'il avait écrite pour Dani dans l'optique de l'Eurovision, exclue pour cause de controverse, perdue dans le temps, ressurgie sous forme d'un duo Dani-Daho, et enfin exhumée dans la version de son créateur.
En exclusivité, Europe 1 livre aujourd'hui trois autres inédits pour le moins étonnants, qui ne surprendront sans doute pas les puristes, qui en connaissaient évidemment l'existence, mais ont de quoi séduire un large public. Trois reprises - tantôt sensuelle, tantôt amuseuse, tantôt épurée - enregistrées en 1974 et retrouvées dans les archives de la station : J'entends siffler le train, un des plus grands tubes de Richard Anthony sorti en 1962, Les Play-boys de l'homme au cigare Jacques Dutronc (titre d'ouverture de son tout premier album, Et moi, et moi, et moi, paru en 1966), et Parce que de Charles Aznavour (1963). A écouter avec délectation sur le site d'Europe 1 en cliquant ici.
Sur l'intégrale à paraître, en édition numérotée et enrichie d'une biographie illustrée de 60 pages et d'un portfolio de photos et manuscrits, on retrouvera donc ces inédits Europe 1 (sur un CD consacré aux archives télé et radio - INA et Europe 1). Deux autres CDs de cette collection concerneront les chansons et musiques de films - parmi lesquelles la chanson inédite L'escroc, issue de la bande originale du film Les plus grandes escroqueries du monde (1964), ou encore Bye bye mister spy, de L'Inconnu de Shandigor (1968). Les dix-sept autres albums couvriront le répertoire studio de Serge Gainsbourg.
Dans les archives du "claqueur de mots"...
En parallèle des grandes manoeuvres d'Universal, un coup de chapeau et une mention particulière à un ancien de la maison parti avec panache sur des chemins de traverse : Laurent Balandras. Spécialiste - parmi bien d'autres talents musicophiles - de longue date de l'oeuvre et inventorieur de confiance des documents inédits de Serge Gainsbourg, il apportera sa précieuse contribution à ce cortège d'hommages : après avoir produit et publié récemment une superbe compilation en deux CDs intitulée Serge Gainsbourg, le claqueur de mots, qui se consacre très judicieusement aux premiers titres et premiers interprètes (1958-1959) du héros subversif de la chanson française, Laurent Balandras offrira le 2 mars Les Manuscrits de Serge Gainsbourg, un recueil de brouillons, dessins et inédits sélectionnés et commentés - un long et méticuleux travail de passionné - par ses soins. Soutenu par France Inter, vous pourrez avoir un avant-goût de l'ouvrage sur l'antenne de la station, notamment à l'occasion d'une émission spéciale Gainsbourg à 20 heures le 2 mars et dans le numéro du 15 mars de Sous les étoiles exactement.