Depuis son agression à l'acide, le directeur artistique du Bolchoï Sergueï Filine lutte toujours pour récupérer totalement la vue. Dans la matinée du lundi 4 janvier, le danseur a quitté l'hôpital moscovite où il était pris en charge pour poursuivre des soins en Allemagne, selon la télévision russe citée par l'AFP.
Malgré cette terrible attaque, Sergueï Filine garde toujours le moral. "Je me sens bien, je dirais même très bien. Si seulement ma vue était un peu meilleure", a-t-il rassuré devant quelques journalistes, bonnet sur la tête et lunettes noires sur le nez. Pris en charge dans une clinique d'Aix-la-Chapelle (ouest de l'Allemagne), le directeur artistique du Bolchoï suivra un programme de soins post-opératoire, d'après le médecin en chef de l'hôpital moscovite, Alexandre Mititchknie. "Aujourd'hui, après consultation des médecins, nous saurons combien de temps vont durer les soins. Je pense qu'il faudra procéder à quelques opérations", a ajouté Sergueï Filine. Brûlé au troisième degré au visage et à la cornée des yeux, ce dernier a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales.
Alors que la police s'active toujours pour trouver le coupable, Sergueï Filine s'est dit "absolument certain" de l'identité de son agresseur, dimanche sur la BBC. Comme les enquêteurs, le danseur est persuadé que l'agression est liée à une rivalité professionnelle. "J'ai déjà dit à plusieurs reprises que ce qui s'était passé est uniquement lié à mon travail au Bolchoï. Il ne s'agit pas juste de soupçons envers quelqu'un, je suis absolument certain de savoir qui a fait cela", a-t-il assuré, précisant qu'il parlerait quand "les enquêteurs seront prêts" à annoncer le coupable.
Plusieurs témoignages, notamment celui d'Anatoli Iksanov, directeur du Bolchoï, ont révélé l'ambiance délétère régnant au sein du théâtre, où les coups bas et autres menaces se sont multipliés. Quelques jours avant son agression, Sergueï Filine avait ainsi eu les pneus crevés, et recevait de nombreux appels anonymes. Récemment, la police a interrogé le rival notoire de Sergueï Filine, le danseur vedette Nicolas Tsiskaridzé. Ce dernier, en guerre avec la direction, n'a montré aucune compassion après l'agression et a par ailleurs refusé de se soumettre au détecteur de mensonge, comme tous les témoins interrogés.