
Valeur sûre du cinéma français avec un succès plus que manifeste l'an dernier avec Un p'tit truc en plus, Clovis Cornillac est un artiste passionné qui a hérité de ses célèbres parents - les acteurs Myriam Boyer et Roger Cornillac - le goût du spectacle depuis qu'il est tout petit. Cependant, celui que l'on retrouve dans la comédie touchante réalisée par Julie Manoukian, Les Vétos ce dimanche 23 février sur France 2, n'a pas eu des facilités dans sa jeunesse pour s'imposer dans le milieu, malgré sa famille bien implantée. Bien au contraire car l'acteur de 56 ans a souffert d'un trouble.
La qualité de travailleur acharné revient souvent lorsque l'on parle de Clovis Cornillac. Cela lui vient aussi de ce trouble qu'il a dû surmonter à force de persévérance. "Je zozotais beaucoup, je vivais très bien avec, j'ai même joué plusieurs pièces de théâtre comme cela", expliquait-il dans un premier temps sur Europe 1. Cependant, cette caractéristique lui joue des tours pour les pièces classiques comme Britannicus de Racine : "Je me suis dit : 'Je suis un gag, je vais me ridiculiser devant des milliers de personnes.'" Pour s'en défaire, il s'est entraîné seul pendant des nuits à répéter le son "s" sans cheveu sur la langue : "Cette aventure m'a construit et m'a rendu plus fort !" Un bel exemple pour ses enfants, les jumelles Lily et Alice (23 ans) nées d'une première union et Nino (11 ans) dont la mère est sa femme Lilou Fogli.

Dans le langage scientifique, le zozotement est appelé dyslalie et comprend ce qu'on appelle aussi susseyement, zézayement ou zézaiement. Ce trouble de la communication est caractérisé par des difficultés d'articulation dues à des malformations physiques d'après le Merriam-Webster Medical Online Dictionary. Une particularité que Clovis Cornillac est loin d'être le seul à avoir, on pourra ainsi citer l'humoriste, comédienne et réalisatrice Isabelle Mergault ou encore l'agent de stars Dominique Besnehard. Clovis Cornillac a réussi à faire disparaître ce "cheveu" à force de travail, un processus validé par Jocelyne Gunzinger, logopédiste : "Le résultat dépend beaucoup de la motivation du patient. Il faut déprogrammer une série de faux mouvements avec la langue. C’est un peu comme un sportif, il faut beaucoup s’entraîner." Une technique durement travaillée par le papa de trois enfants qui a donc prouvé de son efficacité, il peut être fier de ce qu'il a accompli. Ensuite à chacun de voir si cette dyslalie est problématique ou pas au quotidien.