Histoire de chauffer un blanc un fidèle public habituellement aussi survolté que ses idoles avant le concert à guichets fermés du 25 novembre au Zénith de Paris, Shaka Ponk offrait il y a quelques jours une nouvelle plongée hallucinogène dans son imaginaire et son univers visuel pénétrants, pétris d'héroic fantasy 2.0, de sci-fi dévastatrice, de brutalisation des couleurs et de Goz-attitude, avec la présence de l'immanquable macaque fantomatique.
C'est Frah lui-même, leader de l'initimitable groupe "zen-punk", qui a mis en images My Name is Stain, nouvel extrait de l'album The Geeks and the Jerkin' Socks, troisième de la formation, paru en juin dernier - impossible de manquer cette bombe dans les bacs, c'est celle dont la pochette part en trip "Le Village des Damnés". On en avait déjà découvert en single Let's Bang et, surtout, Palabra Mi Amor, pour lequel Shaka Ponk avait invité Bertrand Cantat, ex-Noir Dez' qui jouait en costard les hommes pressés dans le clip de ce morceau énervé.
Cinq ans après Hell'O et le premier album Loco Con Da Frenchy Talkin', My Name Is Stain marque, avec Frah jouant de la caméra, une sorte de retour aux sources, se permettant quelques clins d'oeil du côté de l'excellent How we kill stars, drogue musicale (riff et rythmique entêtants, ligne mélodique démente du refrain, bridge explosif...) parue en 2009 sur l'album Bad Porn Movie Trax et dont le clip mêlait surgissement de Goz et détournement des images des membres du groupe.
Sur ce point, le clip de My Name is Stain n'est pas avare : s'il met joliment en valeur la nouvelle recrue du groupe, la chanteuse Samaha Sam, on note surtout qu'il va jusqu'à des délires visuels du type métamorphose en Na'vi au milieu de l'armée des Goz. Faut-il prévoir sa panoplie d'Avatar pour entrer au Zénith ? En tout cas, une composition et une proposition visuelle très impressionnante avec ce nouveau clip, dont on relève la discrète dédicace finale - "To my dad".
Expérience à prolonger avec le DVD de Shaka Ponk à paraître le 21 novembre et contenant, outre les coulisses de la tournée américaine du groupe, 80 minutes de clips inédits. A consommer sans modération en attendant l'Olympia du 4 avril 2012.
G.J.