Grâce à d'inoubliables tubes comme Avant de nous dire adieu (1976) ou encore Vis ta vie (1979), Jeane Manson fait partie de ces artistes qui ont marqué toute une génération durant leur brillante carrière. Un succès qui a permis à la plus française des chanteuses américaines de parcourir le monde entier mais aussi de connaître le revers de la médaille en s'éloignant de sa famille et notamment de sa fille Shirel (33 ans), laquelle lui en a longtemps voulu. Heureusement, les deux femmes ont aujourd'hui fait la paix, comme elles le racontent au magazine Ici Paris.
Lucide, Jeane Manson comprend que sa vie d'artiste ait pu créer un malaise avec sa fille Shirel lorsqu'elle était jeune et se réjouit de voir les tensions aujourd'hui apaisées. "Je suis tellement heureuse de le savoir. Elle sait très bien que l'amour est la chose qui compte le plus à mes yeux. Quand votre travail vous emmène souvent sur les routes, c'est vrai que les enfants peuvent se croire délaissés et en souffrir", raconte celle qui a récemment incarné Dulcinée dans la comédie musicale L'Homme de la Mancha. Pourtant, elle reconnaît ne pas avoir mesuré l'étendu du fossé qui s'était créé entre elles. "Je n'avais pas senti qu'il y avait des dissensions entre nous. J'ai été la première surprise quand je l'ai appris. Je ne comprenais pas qu'elle ait eu tant de difficulté à s'ouvrir à moi."
Car Shirel n'avait jamais montré sa colère après avoir "peu grandi" avec sa maman Jeane Manson. "Ma mère ne savait pas que j'avais autant d'animosité envers elle. J'ai toujours vécu mes interrogations et tristesses en silence, donc elle était un peu choquée. Elle m'a dit 'Je savais pas que tu étais si énervée !'." La jolie chanteuse, qui a écrit une chanson sur l'Eurovision il y a quelques mois, a en effet eu récemment un déclic, un "chamboulement intérieur". "J'ai lu son livre, Une Américaine à Paris. De tout ce qu'elle écrivait, je ne connaissais peut-être que 5%. (...) En même temps, elle raconte ses erreurs. Or tout ce que je lui reprochais, elle-même se le reprochait et le disait noir sur blanc. (...) Ça m'a fait un électrochoc. J'ai appelé ma mère et pour la première fois je lui ai dit je t'aime."
Aujourd'hui, Shirel confirme également de son côté que la hache de guerre est bel et bien enterrée. "Il n'y a plus d'animosité, aucune rancoeur, je la vois juste comme quelqu'un d'extraordinaire qui est complètement différente des autres. (...) Ma mère voulait être une star, c'était son rêve. Moi je veux juste chanter et j'ai plus envie d'aller chercher mes enfants à l'école que d'être sur les routes." Une page désormais tournée qui lui a même inspiré son nouvel album, intitulé Old Things.
L'interview complète est à retrouver dans le magazine "Ici Paris", en kiosques le 10 avril 2013.