Nom qui choque, excuses jugées insuffisantes, pétition... l'affaire du bijou Esclave de Mango connaît apparemment aujourd'hui son dernier rebondissement.
Début mars, la marque de mode espagnole avait soulevé bien malgré elle la polémique en commercialisant sur son site un bijou appelé Collier Style Esclave. Un intitulé fâcheux qui avait été pointé du doigt par Sonia Rolland, Aïssa Maïga et Rokhaya Diallo qui ont lancé une pétition (qui a récolté 8000 signatures à ce jour) afin que le produit soit retiré de la vente. Une bataille que les trois femmes mènent bien au-delà de Mango car comme elles l'ont expliqué dans un communiqué, la mode "banalise des tragédies qui ont traversé l'histoire de l'humanité et qui frappent encore aujourd'hui des millions d'êtres humains dans la monde".
Très rapidement, Mango, dont l'égérie n'est autre que la sublime Miranda Kerr, a retiré le terme "Esclave" du descriptif du bijou, présentant ses excuses avant de préciser que le terme "esclave" est "une désignation couramment employée dans le langage de la bijouterie, dans de nombreuses grandes maisons de joaillerie et pas uniquement par Mango". Une explication à laquelle Sonia Rolland, Aïssa Maïga et Rokhaya Diallo sont revenues par voie de presse afin d'expliquer que "certes, l'utilisation du mot 'esclave' provient d'une traduction de l'espagnol qui utilise les termes 'collar estilo esclava' et 'esclava' pour désigner certains modèles de bijoux", mais qu'"au-delà de l'usage accepté d'un terme dans un pays, nous sommes en revanche en droit de nous interroger sur son étymologie et de souligner ses connotations négatives dans d'autres pays".
Un argument qui apparemment a fait mouche. En effet, Sonia Rolland, Aïssa Maïga et Rokhaya Diallo peuvent se réjouir car Mango a décidé de retirer de la vente le fameux bijou, chose qu'elles souhaitaient depuis le début de l'affaire. Comme le révèle 20minutes.fr, la marque espagnole vient en effet de rédiger une lettre au président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), Louis-Georges Tin, dans laquelle elle réitère ses excuses et précise qu'il n'est plus possible d'acheter ce bijou en France.
Une bonne nouvelle que Louis-Georges Tin a commentée en déclarant que Mango a "enfin compris le message" et qu'il "vérifiera si, sur le terrain, cet engagement est effectivement respecté". Pour le moment, seule Rokhaya Diallo a réagi à cette annonce en twittant et mettant ses deux complices en copie : "#Victoire Mango stoppe la vente des bijoux 'esclave' en France."
Sarah Rahimipour