Réactualisation : A la suite de la pétition lancée par Sonia Rolland, Aïssa Maïga et Rokhaya Diallo, Mango vient de publier un communiqué de presse dans lequel la marque présente ses excuses : "Suite aux accusations portées à l'encontre de la marque, sur l'utilisation du terme 'style esclave' pour désigner trois produits de notre collection de bijoux, Mango tient tout d'abord à présenter ses excuses à toutes les personnes que cette désignation a pu offenser. Mango n'a, en aucun cas, voulu heurter la sensibilité de qui que ce soit et a réalisé immédiatement les modifications qui s'imposaient sur toutes ses plateformes."
Un communiqué dans lequel la marque espagnole tient tout de même à préciser que le terme "esclave" est "utilisé pour décrire un ensemble de deux bracelets et un collier de la nouvelle collection n'est pas un cas isolé, c'est une désignation couramment employée dans le langage de la bijouterie, dans de nombreuses grandes maisons de joaillerie et pas uniquement par Mango. 'Esclava' est même un terme du dictionnaire espagnol pour désigner une certaine forme de bracelet et nous regrettons sincèrement que sa traduction en français ait été malheureuse."
Le terme "esclave" a donc été retiré du site Internet.
Le 4 mars 2013 au matin, nous écrivions : En marge de la Fashion Week parisienne qui se tient dans la capitale du 26 février au 6 mars, Mango fait face à une polémique dont elle se serait bien passée. La marque de mode espagnole, dont l'égérie n'est autre que la sublime Miranda Kerr, commercialise sur son site un bijou appelé Collier Style Esclave, un nom que certains n'ont franchement pas apprécié, à l'instar de Sonia Rolland, Aïssa Maïga et Rokhaya Diallo – chroniqueuse à La Matinale de Canal+– , qui ont lancé une pétition afin que ce produit soit retiré.
Dans cette dernière, les trois femmes se révoltent contre le secteur de la mode qui "banalise des tragédies qui ont traversé l'histoire de l'humanité et qui frappent encore aujourd'hui des millions d'êtres humains dans la monde". Si le nom du collier soulève déjà la polémique, son design formé de chaînes dérange également les comédiennes et l'éditorialiste qui rappellent que ce n'est pas la première fois que la mode fait "de l'esclavage un objet de fantaisie et de mode".
Afin d'appuyer leur propos, les trois jeunes femmes tiennent à prouver que le collier Mango inspiré de l'esclavage n'est pas le premier écart réalisé par le secteur de la mode. En effet, elles rappellent que pour sa parution de mars 2013, le magazine Numéro a peint une femme blanche en noir afin de la transformer en "African Queen", et que l'été dernier, Adidas sortait un modèle de chaussures appelé JS Roundhouse Mids, réalisé par Jeremy Scott et pourvu de chaînes qui reliaient les chaussures à la cheville.
Même si elles ne le mentionnent pas dans le cadre de leur pétition, le défile Dolce & Gabbana printemps-été 2013, présenté lors de la Fashion Week de Milan le 23 septembre dernier, a également soulevé la polémique en faisant défiler des créations qui mettaient en avant des visages de femmes black quelque peu caricaturaux. Une collection qui avait amené Azealia Banks, chanteuse originaire d'Harlem et représentante de la marque T by Alexander Wang, à pousser un coup de gueule.
Pour Sonia Rolland, Aïssa Maïga et Rokhaya Diallo, Mango "offense la mémoire des victimes d'esclavage" et elles rappellent que "c'est pour cette raison qu'en 2001, la France a promulgué la loi Taubira énonçant : 'La République française reconnaît (..) que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien (...) et l'esclavage constituent un crime contre l'humanité'".
Depuis ces déclarations, le site de vente en ligne de Mango a supprimé le mot "esclave" du descriptif du collier qui s'appelle désormais Collier Style. La pétition est quant à elle disponible sur Change.org.
Sarah Rahimipour