A Cannes, au mois de mai, les événements dans l'événement ne manquent pas. Mais, à n'en pas douter, la venue du Staff Benda Bilili en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs constituera un moment à part.
Le groupe formé à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, livrera sur la Croisette son histoire si particulière, courageuse et flamboyante, cadencée par son mélange afro-caribéen détonnant et irrésistible de rumba congolaise, de rythm'n'blues et de reggae, au travers d'un documentaire projeté le 13 mai.
Composé de musiciens en fauteuil roulant, atteints de polyomyélite dans leur jeunesse et vivant dans la rue et dans le jardin zoologique, Staff Benda Bilili dispense une magistrale leçon de persévérance et de foi depuis plusieurs années : en 2005, l'ensemble faisait sensation avec la chanson Allons voter, composée à l'aube des premières élections démocratiques dans le pays depuis 1960 et récupérée par l'ONU our une campagne d'incitation au vote (le Staff intentera d'ailleurs une action en justice pour n'avoir pas été rétribué).
L'an dernier, alors que Staff Benda Bilili a acquis une solide et funky réputation grâce à de nombreuses vidéos (réalisées par Belle Kinoise, alias Florent de la Tullaye et Renaud Barret) le mettant en scène en train de jouer dans la rue, c'est l'album Très très fort (Crammed Discs) qui s'attirait une large reconnaissance internationale, et mettait en valeur le credo du groupe, pour lequel le handicap est essentiellement psychologique.
Florent de la Tullaye et Renaud Barret, dans la foulée de leur vidéo, ont réalisé un documentaire sur cette formation atypique et emballante, qui a pris rendez-vous avec le Festival de Cannes.