C'est un sacré avertissement que Stéphane Bern s'est permis de lancer lors d'un entretien aux journaux du groupe Ebra. Vendredi 31 août 2018, l'animateur de télévision a menacé de quitter à la fin de l'année la mission sur le patrimoine que lui a confiée Emmanuel Macron s'il estimait finalement n'être qu'un "cache-misère" ou un "pantin".
Dans son interview, Stéphane Bern évoque "du bon et du moins bon" dans sa mission destinée à aider le patrimoine local en péril. Il se dit ainsi "satisfait d'avoir réveillé l'intérêt des Français pour cette cause" et de l'organisation du loto du patrimoine du 14 septembre et du lancement d'un jeu à gratter, qui devraient permettre de récolter 15 à 20 millions d'euros.
Mais il insiste surtout sur ses frustrations. "J'entends qu'on est prêt à mobiliser 450 millions d'euros pour rénover le Grand Palais à Paris. Et pendant ce temps, on me laisse me décarcasser pour trouver 20 millions d'euros pour le patrimoine vernaculaire des petits villages", a-t-il regretté à quelques jours du lancement de L'émission patrimoine, programme court diffusé sur France 2 à 20h35. Alors "si tout cela n'est qu'un effet d'annonce, je partirai. Je ne veux pas être un cache-misère", a-t-il ajouté, évoquant la "fin de l'année" pour faire son bilan. "On saura si le loto du patrimoine est un succès. Ce que je voudrais, c'est que les Français me donnent raison. Y compris contre le gouvernement et certaines personnes dans les ministères", a-t-il précisé.
Pas de quoi s'alarmer
Le coup de pression de Stéphane Bern survient quelques jours après la démission surprise de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Mais auprès du journal Le Parisien, l'animateur de 54 ans a néanmoins temporisé ses propos quelques heures plus tard, ce samedi 1er septembre. "Pas de quoi s'alarmer. Je ne pars pas pour le moment", a-t-il glissé, admettant qu'il jugeait "nécessaire" d'insister à nouveau sur "l'importance" de sa mission. "Il y a des attaques sur le patrimoine, ça a fini par m'énerver", a-t-il expliqué.
Après ces déclarations, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a immédiatement assuré de son "engagement sans faille" et de la "volonté politique" d'Emmanuel Macron pour la préservation du patrimoine. "La notoriété et la passion communicative de Stéphane Bern sont des atouts pour braquer les projecteurs sur cette cause nationale qu'est la préservation de notre patrimoine", a-t-elle déclaré auprès de l'AFP.