Ce soir, France 3 diffuse Le village des endormis. Un film dans lequel on retrouve Stéphane Freiss, un acteur brillant, mais discret lorsqu'il s'agit d'évoquer sa vie privée. Mais le 29 janvier dernier, alors qu'il était venu faire la promotion dans les pages du magazine Causette de Tu choisiras la vie (2022), premier film qu'il réalisait et qui raconte l'histoire d'une fille rebelle d'un rabbin ultraorthodoxe, l'ex-mari d'Ursula décidait de se livrer davantage sur son rapport à la famille.
Tout était parti d'une analyse du, ou de la, journaliste en face de lui, qui s'était étonné(e) de la noirceur de ce scénario pour quelqu'un qui a toujours été facilement associé au registre de la comédie, notamment grâce à Chouans ! de Philippe de Broca, film qui lui avait permis de remporter le César du meilleur espoir masculin en 1989. Il avait ainsi expliqué avoir vécu "en symbiose" avec le personnage qu'il incarnait, et que celui-ci lui avait également permis "de fuir quelque chose", à savoir "une histoire familiale compliquée liée à la Shoah".
On a plus envie de...
"En effet, jusqu'à l'âge de 12 ans, j'ai grandi comme un garçon qui ne savait pas qu'il était juif...", avait révélé l'acteur de 62 ans, avant de poursuivre : "Mes parents ont été cachés pendant la guerre. Mon père a perdu son propre père dans les camps d'extermination. Et ma mère, énormément de membres de sa famille, mais pas ses parents. Quand on sort de ça, comme eux, on a plus envie de mettre des mots sur le chagrin. J'ai donc grandi dans une ambiance aseptisée, sans aspérités."
Le père de Camille, Ruben et Bianca avait ensuite révélé qu'en raison de ce lourd passé lié à ses parents, il y'avait "pas mal de fantômes" qui "rôdaient" autour de lui et son frère. "Sauf que les fantômes, on les retrouve toujours ! De fait, je portais en moi la pesanteur d'ne histoire que je n'avais pas vécue", avait-il ajouté, lors de cette interview, avant d'expliquer que Tu choisiras la vie, qui est pour rappel son premier film en tant que réalisateur, et qui lui aura demandé "dix ans" d'élaboration, était une manière pour lui de mettre "de la lumière dans cette obscurité"...