Après avoir quelque peu désarçonné nombre de ses fans en filmant - joliment, au demeurant - des chiens de tous poils transformés en super-héros au son mainstream et club/radio-friendly de Save the world, interprété par John Martin, la Swedish House Mafia revient à une recette plus agressive : un Antidote qui, au tympan comme à l'écran, a tout d'un poison.
Second extrait de l'album One Night Stand à paraître, le morceau Antidote, fruit névrosé de la collaboration de la bête de dancefloors tricéphale SHM avec le duo australien électro house/dubstep Knife Party, est livré avec un clip tourné en vue subjective et baigné de violence stroboscopique. A la limite du FPS (first person shooter, jeu vidéo de tir subjectif), voire carrément inspiré du genre dans la dernière minute, Antidote, après un générique d'intro qui inscrit déjà la vidéo dans le sillage des films de yakuzas, met en scène la tentative de braquage sanglante d'une boîte de strip-tease nippone. Et les truands sont sur les dents. Une réussite signée du tandem Maxim Bohichik/Alex Bergman, alias BBGun (How I got over de The Roots, Who dat de J Cole...). Entre les corps nus des performeuses renversantes prend forme un véritable carnage, plutôt stylisé comme le veut le genre, rythmé par les flingues qui détonent, les filles qui crient, la musique qui harasse. A priori parfait pour un défoulement nocturne en club sur les coups de 3-4 heures du mat'.
En matière de défoulement, ce sont les New-Yorkais qui ont été servis, il y a quelques jours, et ils ne s'en sont de toute évidence pas encore remis, à en juger les retombées du show de la Swedish House Mafia dans la presse d'outre-Atlantique. Axwell, Steve Angello et Sebastian Ingrosso, trois références planétaires du DJeing qui forment depuis trois ans la SHM et ont livré des hits comme One ou Miami 2 Ibiza, se produisaient le 16 décembre au Madison Square Garden, une première pour un groupe électro et par surcroît à guichets fermés, tandis que 420 000 internautes dans le monde suivaient leur prestation en streaming ; depuis, les feedbacks euphoriques se sont entassés dans divers médias de référence, à l'image du New York Times, encore tout palpitant des "vagues de son incessantes" et "des salves de basses grondantes". Rolling Stone a même suivi la formation jusqu'au lever du soleil avec un second concert plus privé, la Back to the Masquerade Motel Party au Roseland Ballroom.
A défaut de date programmée en France, on profitera pour l'heure de ce spectaculaire Antidote, dans sa version dite "explicite" (pas si insoutenable que la classification le laisse penser) plutôt que dans sa version "clean" pour âmes sensibles, franchement sans intérêt aucun.
Que les plus curieux et téméraires d'entre vous n'hésitent pas à oser taper l'adresse sexyhousemate.com qui apparaît à 1'14"...
G.J.