Tatiana Golovin, le rêve brisé : ''On fait quoi quand on n'est plus rien ?''

Alors qu'elle était partie pour jouer les premiers rôles du tennis féminin, Tatiana Golovin a vu sa carrière brutalement stoppée par une maladie entraînant de sourdes douleurs au dos. Un crève-coeur pour la jolie blonde qui a retrouvé le sourire en participant à l'émission Ice Show sur M6.

En remplaçant Marion Bartoli, victime de douleurs au dos, au pied levé, Tatiana Golovin ne s'attendait probablement pas à reprendre autant de plaisir à pratiquer un sport, alors qu'on lui avait annoncé qu'elle ne pourrait plus jamais jouer au tennis... "Le patinage, c'est de la glisse, ça ne sollicite pas le dos, il n'y a pas de changement de direction brusque, pas de rotation, pas de choc. Le tennis est un sport magnifique mais franchement pas sain pour le corps !", explique la jeune femme de 25 ans dans les colonnes de L'Équipe dans son édition du 13 janvier.

Victime d'une spondylarthrite qui lui a brisé ses rêvées, Tatiana Golovin, qui officiera désormais sur BeIN Sports NE-MA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) revient sur cette période douloureuse, aussi bien physiquement que mentalement. "Ces douleurs me faisaient très peur quand je n'avais pas encore arrêté de jouer. Elles étaient... bizarres, pas comme lorsqu'on se fait une entorse ou une déchirure", confie-t-elle. Puis la sanction tombe. Violente. Définitive.

Alors qu'elle venait d'enchaîner une formidable saison ponctuée d'une 12e place mondiale et de plusieurs victoires sur des joueuses du Top 10, Tatiana Golovin voit son monde s'écrouler. Dès janvier 2008, les douleurs font leur apparition, insoutenables. "J'ai vu tous les docteurs possibles, révèle la jeune femme. J'ai même expérimenté la médecine alternative puisque rien ne marchait." Désireuse de participer aux JO de Pékin quelques mois plus tard, la joueuse s'accroche. En vain : "C'est intenable mentalement pour un athlète de s'arrêter, recommencer, s'arrêter, recommencer... J'ai tenu autant que j'ai pu, mais dès l'instant où je ne pouvais plus avoir confiance en mon corps ni dans ma tête, c'était fini..."

Cet arrêt, Tatiana Golovin le vit "comme le plus grand échec de [s]a vie", et ne s'en est jamais réellement remise. Du jour au lendemain, la sublime blonde s'est sentie "rejetée dans un monde inconnu". "On fait quoi le matin en se levant quand on n'est plus rien ? (...) Alors j'ai juste cherché à faire des choses qui me fassent simplement sourire, mais ça n'est pas si évident", poursuit-elle. Heureusement un homme va lui redonner le sourire. Samir Nasri, avec qui elle entretiendra une relation durant près de quatre ans, jusqu'à leur rupture en 2012 : "Cette relation est tombée à la fois au bon et au mauvais moment. Si j'avais continué à jouer, je ne suis pas sûre que notre histoire aurait vraiment marché. (...) Samir m'a aidée à me détacher du tennis, à évoluer dans un autre milieu sportif. N'empêche que j'ai quand même fini par me retrouver seule face à moi-même, à me demander ce que j'allais faire de ma vie."

Et ce n'est pas son expérience en tant que consultante tennis qui lui redonne le moral, elle qui avoue craquer et pleurer sur les tournois de tennis après ses interventions. Mais le patinage lui a redonné le sourire, elle qui peut enfin pratiquer un sport sans avoir à ressentir de violentes douleurs. "Se lever le matin, être fatiguée, rentrer le soir épuisée, avoir des courbatures, faire des soins, les étirements, la récupération, c'est trop bon !", dit-elle avec enthousiasme. Et de conclure : "J'avais envie d'être riche, célèbre et de collectionner toutes ces choses bling-bling qui vont avec. Maintenant, je sais que ce n'est pas que du bonheur d'être ou de posséder tout cela. J'ai au moins appris ça."

Un entretien avec Tatiana Golovin a retrouvé dans son intégralité dans "L'Équipe" du 13 janvier 2014