Demain, Raymond Domenech, sélectionneur de l'équipe de France de football, donnera la liste des joueurs qui affronteront l'Espagne, championne d'Europe en titre et grande favorite de la prochaine Coupe du Monde.
Une sélection à laquelle peut prétendre Samir Nasri, le milieu de terrain du club londonien d'Arsenal, qui n'a plus porté la tunique bleue depuis près d'un an et un match contre la Lituanie. Car, aujourd'hui, le joueur semble aussi épanoui sur le pré que dans sa vie privée. A Londres, il a pris confiance en même temps que son indépendance. Et sa compagne, avec qui il partage sa vie depuis plus d'un an, l'ancienne joueuse de tennis Tatiana Golovin, n'y est pas pour peu.
Lorsqu'il s'était gravement blessé à la jambe, la jolie blonde était aux petits soins pour lui. Aujourd'hui, c'est lui qui s'occupe de sa championne, atteinte d'une maladie rare qui l'empêche de jouer au tennis. Et ce maillot bleu, il espère le revêtir à nouveau, tant le symbole qu'il représente est fort : "Le porter, c'est faire partie d'une élite. C'est aussi représenter la France dans le monde. C'est un honneur", confie-t-il au quotidien sportif L'Equipe.
Le journal est en effet parti à Londres à la rencontre de Samir Nasri, afin d'évoquer avec lui le débat sur l'identité nationale. Un débat qui le touche particulièrement, et pour plusieurs raisons. Son identité, française, vient de son héritage algérien, de sa cité de la Gavotte-Peyret où "Chinois, Arabes, Blacks, Français de souche, tous (on) s'entendait bien." Une petite cité d'où se dégageait un "sentiment de solidarité (...) qui n'existe que dans les quartiers".
Il ne comprend pas le débat sur la burqa, qu'il a suivi au travers de la presse française, et par le biais d'une émission de Thierry Ardisson, qui avait reçu une femme portant le voile intégral et Jean-François Copé : "J'avais aimé ce qu'avait dit Ardisson. Il expliquait que ce n'était pas possible aujourd'hui d'interdire à quelqu'un de s'habiller comme il voulait. (...) J'ai du mal à comprendre l'origine d'un tel débat. Combien de femmes portent la burqa en France? Il y a sûrement d'autres lois à faire avant..."
Aujourd'hui, la devise française correspond en tout point aux valeurs du jeune international : "La fraternité. J'ai grandi dans un quartier où on était tous des frères. La liberté, je la vis à Londres. L'égalité ? On est tous égaux quelle que soit notre couleur de peau."
Dans L'Equipe, le joueur évoque également sans complexe son couple, qui incarne selon lui "une certaine image de la France" : Tatiana Golovin, athlète aux courbes parfaites née à Moscou, en Russie, et Samir Nasri, dont les grands-parents sont nés en Algérie.
Les tourtereaux filent le parfait amour malgré des débuts compliqués. Et Samir Nasri serait prêt à devenir papa ! "Ce serait beau si demain Tatiana m'apprenait qu'elle attend un enfant. Mon enfant parlerait le français, l'anglais, le russe, l'arabe. C'est aussi ça la France du XXIe siècle. Etre Français d'origine, avec un héritage culturel qu'on ne nie pas et une citoyenneté, française, qu'on place au-dessus de tout", confie-t-il.
A 22 ans, le jeune Marseillais a la tête sur les épaules, et mène tranquillement son petit bout de chemin au côté de sa ravissante compagne...