Dans un monde hollywoodien mené par les stars bankable, Taylor Kitsch est une petite révolution en soi. En quelques années seulement, ce jeune acteur est passé d'un rôle de bad boy dans une série télévisée chorale au statut de héros dans deux superproductions démesurées - 450 millions de dollars de budget au total.
À première vue pourtant, l'allure de beau gosse de Taylor Kitsch - ancien mannequin - est aussi banale que sa courte filmographie entamée il y a six ans à peine. Révélé comme d'autres sur le petit écran, il est choisi par Peter Berg pour le rôle d'un adolescent instable dans Friday Night Lights. Premier rôle et premier succès pour le comédien. Porté par une pluie de critiques dithyrambiques, Taylor Kitsch arrive jusqu'aux écrans de cinéma - John Tucker doit mourir (2006), Des serpents dans l'avion (2006), X-Men Origins : Wolverine (2009) et The Bang Bang Club (2010).
Après cinq saisons et plusieurs menaces d'annulation, l'aventure Friday Night Lights se termine officiellement en 2011. Loin d'être pris de cours, Taylor Kitsch est déjà annoncé en haut de l'affiche de John Carter et Battleship, deux blockbusters tonitruants dont les sorties se succéderont un an plus tard.
Dans le premier, il incarne un soldat américain brutalement téléporté sur la planète Mars après une étrange découverte. Propulsé au milieu d'une guerre entre deux clans, le jeune homme solitaire se métamorphose en héros, sauve une princesse peu farouche et part à la conquête d'un territoire extraordinaire. Le réalisateur Andrew Stanton (Le Monde de Nemo) explique : "Disney ne m'a jamais mis de pression pour que je mette en scène de grandes stars. (...) C'est un point positif pour ces acteurs, qui sont des stars en devenir."
Dans l'autre film, il réenfile la panoplie du soldat en pleine frénésie guerrière pour affronter une tripotée de vaisseaux aliens au beau milieu de l'océan Pacifique. Accessoirement, il retrouve Peter Berg, le producteur de la série Friday Night Lights. À tout juste 31 ans, Taylor Kitsch lui doit sa carrière : "Il m'a donné une telle opportunité, surtout quand on regarde en arrière et qu'on voit ce gros film sortir aujourd'hui. (...) C'est un de ceux qui ont vraiment pris un risque et vu le potentiel en moi. Je n'oublierai jamais ça."
À quelques mois des sorties de John Carter et Battleship, Taylor Kitsch est à un nouveau tournant décisif de sa carrière - de ceux qui peuvent le détruire ou le propulser au rang de superstar. Avec de telles mises en jeu, nul doute que le succès des deux films au box-office pourrait lui coûter cher ou lui rapporter gros. D'autant qu'à une époque où Hollywood est de plus en plus frileux, les deux films sonnent comme des paris relativement risqués - après tout, ils racontent l'histoire d'un soldat confronté à des aliens sur Mars et en mer.
Alors que la curiosité ne cesse de grandir autour des deux films, l'acteur, lui, est déjà parti ailleurs. Il vient de boucler le tournage de Savages, le nouveau film d'Oliver Stone où il ira porter secours à une Blake Lively kidnappée par un cartel de drogue mexicain. Avant de rejoindre Lone Survivor, l'histoire de quatre soldats américains envoyés débusquer un terroriste - l'occasion de retrouver Peter Berg pour la troisième fois.
John Carter, en salles le 7 mars.
Battleship, en salles le 11 avril.
Geoffrey Crété