À 3,5 millions de dollars les 30 secondes de diffusion pendant le Super Bowl, les blockbusters se payent une belle publicité devant plus de 100 millions de téléspectateurs. Quelque part entre le retour des Jedi en 3D et l'avènement des Avengers, c'est pourtant un jeune acteur méconnu qui montrait ses muscles dans deux superproductions démesurées.
Révélé par la série Friday Night Lights, Taylor Kitsch est le héros de John Carter et Battleship, deux films avec des aliens, dont le budget dépasse les 200 millions de dollars. Si le premier semble encore bien étrange pour le public français, l'adaptation de la bataille navale s'annonce d'ores et déjà comme une pépite de divertissement.
Il y a quelques semaines, l'acteur et réalisateur Peter Berg venait présenter les premières scènes du film d'action dans un cinéma parisien - une méthode devenue courante après Titanic 3D, The Amazing Spider-Man et John Carter, justement. Quatre ans après le délicieux Hancock, le cinéaste américain s'amuse à orchestrer l'affrontement explosif entre quelques navires de guerre et plusieurs vaisseaux extraterrestres échoués en plein océan Pacifique.
"On a voulu faire un super-film, alors j'ai pris du super-argent au studio !"
Sur cette déclaration humoristique et véridique, la projection s'est ouverte sur une scène de drague rocambolesque entre le héros et la jolie Brooklyn Decker (What to Expect When You're Expecting), perdue dans un bar miteux à la recherche d'un buritos au poulet. Une longue séquence venue prouver que Battleship ne se prend pas complètement au sérieux, et que Taylor Kitsch est bien "le futur Bruce Willis" comme le dit le réalisateur.
Après une petite apparition de Liam Neeson, reconverti dans le cinéma hollywoodien depuis Batman Begins et Le Choc des Titans, les choses sont devenues sérieuses. Dans le bruit et la fureur, Battleship a offert une dose d'adrénaline palpitante et redoutable. La découverte d'une carcasse métallique au milieu de l'océan et la curiosité du héros déclenchent accidentellement une guerre entre deux ennemis plus effrayés qu'autre chose, isolés sous une étrange "cloche" invisible. Quelques scènes plus loin, Rihanna sort les armes face à l'ennemi, loin des paillettes de ses clips et autres démonstrations musicales. Au même niveau que les autres, la chanteuse semble étonnamment à l'aise pour ses premiers pas devant une caméra de cinéma.
Calibré sur le spectacle pop-corn de haut vol, Battleship se place comme l'un des blockbusters les plus jouissifs de l'année. Motivé par l'envie de réaliser un film pour son fils de 12 ans, Peter Berg s'est visiblement amusé avec cette adaptation de la bataille navale pensée comme un "blockbuster cool pour tous les ados du monde". Pour éviter de mettre en scène deux pays qui s'entretuent, il s'est inspiré des exoplanètes régulièrement découvertes par la NASA et de l'espoir grandissant de croiser une forme de vie extraterrestre dans l'oeil d'un téléscope. C'est d'ailleurs un des points sur lesquels le cinéaste a voulu insister dans son discours et grâce aux extraits qu'il a dévoilés : parce qu'il est le premier à se plaindre des films où les aliens ne sont pas montrés, Peter Berg assure que ceux de son film seront des personnages à part entière. Aperçu dans une scène, l'ennemi venu d'ailleurs semble même promettre quelques surprises vraiment étonnantes.
La partie de Battleship commencera le 11 avril.
Geoffrey Crété