Probablement moins trash, au moins aussi politisé, le deuxième film de Michel Leclerc commence doucement à préparer le terrain, deux ans après le succès de sa comédie Le Nom des gens (2010) avec une Sara Forestier césarisée pour son rôle de "pute politique". Inspiré par son expérience sur la chaîne de télévision Télé Bocal, Télé Gaucho marque ses retrouvailles avec l'actrice explosive, entourée de Félix Moati, Maïwenn, Eric Elmosnino et Emmanuelle Béart pour raconter les coulisses mouvementées d'une chaîne de télévision anarchiste.
Restée mystérieuse depuis des mois, cette comédie sur "un groupe avec des gauchistes se battant contre la télé commerciale des années 90, symbole du pouvoir en place" (dixit le réalisateur) se précise avec une salve de premières images, dont celles d'une Sara Forestier blonde, d'un Félix Moati charmant, d'une Emmanuelle Béart sérieuse et du couple électrique formé par Maïwenn et Eric Elmosnino. L'occasion de confirmer les partis pris visuels de Michel Leclerc, qui déclarait il y a quelques mois : "Esthétiquement, ça ressemblera à un patchwork de couleurs, de looks et de formats - il y a de la HD, de la vidéo, du super-8, du 16 mm... L'unité sera donnée par les personnages, comme chez Woody Allen."
Télé Gaucho est intimement lié à l'histoire du cinéaste, le premier synopsis officiel laissant entendre que tout serait raconté du point de vue de son alter ego, incarné par Félix Moati (LOL, Livide) : "Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires. Cinq années de grand foutoir, de manifs musclées en émetteur pirate, de soirées de beuverie en amours contrariées... et ce fut ma parenthèse enchantée."
"Télé Gaucho", en salles le 12 décembre.