On ne le dit peut-être pas assez, mais le cyclisme est un sport qui peut être très dangereux. On a tous en tête les images de carambolages lors de sprint, mais le 16 juin dernier, c'est un drame beaucoup plus grave qui est arrivé à Gino Mäder, un jeune cycliste suisse de seulement 26 ans. En pleine descente à près de 100 km/h sur le Tour de Suisse, le jeune homme a été victime d'une terrible chute qui lui a coûté la vie. Un véritable choc pour les autres coureurs, à commencer par Thibaut Pinot, comme il l'a confié aujourd'hui à l'AFP. Le Français de 33 ans a fait part de son émotion , lui qui était proche du regretté sportif. "Je l'ai appris pendant un entraînement à La Cluzaz. C'était très compliqué de terminer, j'étais abasourdi. Gino était un coureur qui, comme moi, aimait traîner à l'arrière du peloton et on se retrouvait souvent à parler. Je l'aimais beaucoup", raconte-t-il, avant d'ajouter : "C'est dramatique."
Une terrible nouvelle pour le monde du vélo, qui perd un coureur dans la fleur de l'âge et pour Thibaut Pinot, l'évènement est encore très douloureux. "J'y pense presque à chaque descente à l'entraînement. Pourtant je n'étais même pas sur le Tour de Suisse. Pour ceux qui y étaient ça doit être encore plus difficile", raconte le coureur en couple depuis plusieurs années. Atteignant des vitesses folles pendant les descentes, les coureurs sont à la merci de la moindre chute et le champion français souhaite sensibiliser sur les dangers de son sport : "Je suis un coureur qui prend un peu moins de risques que les autres parce que j'ai vraiment conscience du danger. On dit souvent qu'il faut débrancher le cerveau dans le vélo. J'ai vraiment du mal avec cette idée. On pratique un sport dangereux."
Lorsqu'on voit à la télé le résumé d'une étape, presque un tiers des images sont consacrées aux chutes
Alors qu'il s'apprête à disputer son dernier Tour de France, Thibaut Pinot n'arrive pas vraiment dans des conditions idéales. Véritable chouchou du public depuis plusieurs années, le coureur, qui vit à l'année dans une ferme, n'apprécie pas vraiment la façon dont son sport est médiatisé. "On sait bien que ça fait partie du spectacle. C'est toujours plus vendeur. Lorsqu'on voit à la télé le résumé d'une étape, presque un tiers des images sont consacrées aux chutes. Pour nous coureurs, c'est malheureux de voir ça parce qu'il y a autre chose à montrer dans notre sport", conclut-il.