Un petit tour et puis s'en va... A quelques jours de la Fête de la Musique, les Victoires de la Musique, elles, enregistrent une nouvelle défaite : Thierry Chassagne, qui avait pris la présidence du rendez-vous musical en mai 2010 pour un mandat de deux ans et avec une volonté musclée, démissionne de ses fonctions, après seulement une tentative pas franchement couronnée de succès. L'organisation des Victoires a confirmé l'information révélée par Musique Info et relayée par l'AFP, précisant qu'elle procèderait à l'élection du successeur du président démissionnaire dès vendredi.
C'est au patron de Warner Music France qu'on devait notamment le format novateur de la principale cérémonie nationale de récompenses musicales, qui s'était tenue de manière inédite en deux épisodes un chouia plus digestes en longueur que les unitaires des années précédentes : le premier, en février, consacré aux "jeunes talents" et diffusé sur France 4, le second, en mars, conservant les allures de grand-messe et diffusé sur France 2.
Thierry Chassagne avait pourtant marqué son entrée en fonction de grands effets d'annonce, décidé à prendre à bras-le-corps le problème de la désaffection criante du public à l'égard des Victoires, qu'il entendait dépoussiérer, moderniser, bouleverser. A maintes reprises, il avait ébauché la perspective déterminée d'en faire un grand rendez-vous d'entertainment, spectaculaire et incontournable, directement inspiré des Grammy Awards, la référence internationale. De grandes manoeuvres dont Nagui et sa société Air Prod avaient fait les frais, évincés après avoir mis en forme plusieurs éditions au profit des non moins talentueuses équipes d'Anne Marcassus et DMLSTV, avec le tandem inefficace Marie Drucker-Aline Afanoukoé à la présentation. Verdict du public : un véritable camouflet, avec une chute dramatique de l'audience (à peine plus de 2,5 millions de téléspectateurs), en recul de 600 000 personnes par rapport à l'édition 2010.
Reste désormais à connaître, outre l'identité de son successeur pour la mission de plus en plus ardue d'endiguer l'hémorragie, les raisons qui ont poussé Thierry Chassagne à partir, plus de trois mois après les Victoires 2011 et alors que la préparation de la 27e édition doit s'amorcer prochainement...