Paul Verhoeven a marqué le cinéma hollywoodien à coups de productions cultes comme Total Recall, Robocop et Basic Instinct. Le réalisateur hollandais garde néanmoins un regard particulièrement critique sur l'industrie américaine et n'aime pas manier la langue de bois. Qu'il parle de ses films ou de ceux des autres, sa franchise est réjouissante dans son interview pour The Hollywood Reporter.
Après Hollow Man - L'Homme sans ombre et son échec relatif aussi bien critique que public en 2000, Paul Verhoeven quitte la colline hollywoodienne pour retourner dans son pays natal : "Hollow Man, c'est le premier film que j'ai fait et pour lequel je me dis que je n'aurais pas dû. Il a rapporté de l'argent [un budget de 95 millions de dollars et 190 millions de dollars de recettes dans le monde], mais ce n'est vraiment plus moi. Je pense que beaucoup de gens auraient pu le faire. Je ne pense pas que d'autres auraient pu faire à ma façon Robocop ou Starship Troopers. Mais Hollow Man, je pensais que 20 autres réalisateurs auraient pu le faire. Ça m'a déprimé après 2002."
Le cinéaste profite de son entretien pour tacler de nouveau le remake de son film Total Recall avec Arnold Schwarzenegger, rejoué avec Colin Farrell, Kate Beckinsale et Jessica Biel. Sorti en 1990, le film original récolte 119 millions de dollars aux Etats-Unis, tandis que son remake, sorti durant l'été 2012 et réalisé par Len Wiseman (M. Beckinsale), n'a rapporté que 59 millions. Interrogé sur ce qu'il a ressenti en voyant l'échec de ce Total Recall 2.0, il dit : "C'était amusant. Ils ont été arrogants en interview. Le producteur et Colin Farrell ont critiqué le précédent film. Colin Farrell l'a qualifié de kitsch, et des gens me l'ont immédiatement rapporté." Dès la sortie du film, Verhoeven avait déjà dit haut et fort du remake qu'il était mauvais.
Sur l'idée de reboot - il en est un autre qui se prépare, celui de son film Robocop -, Paul Verhoeven réplique sans mâcher ses mots : "J'ai le sentiment que toutes ces choses idiotes, Total Recall, Robocop, Superman, Spider-Man, c'est complètement absurde. [...] Il faut mettre sa propre personnalité dedans."