Il s'agit de l'une des scènes les plus iconiques du cinéma. La scène de l'interrogatoire où Sharon Stone, alors méconnue du grand public et vêtue d'une robe d'un blanc éclatant, décroise et recroise les jambes, dévoilant aux spectateurs son sexe. La séquence propulsera l'actrice américaine et, 24 ans après, continue de faire couler de l'encre. Récemment, la star a même confié en interview qu'elle s'était sentie "trahie" par le sulfureux réalisateur et qu'elle l'avait même "giflé", ivre de colère.
De passage à Marrakech pour un hommage lui étant rendu, Paul Verhoeven a tenu à mettre les points sur les i dans une interview accordée au Journal de Montréal. "Quand j'ai proposé à Sharon Stone de tourner cette scène au cours d'un souper, j'ai vu une sorte de lueur démoniaque dans ses yeux et elle m'a tout de suite dit oui sans hésiter, a confié le réalisateur de 78 ans. Quand on a tourné la scène, j'ai demandé à tout le monde de partir, y compris Michael Douglas [l'acteur principal et partenaire de jeu de Sharon, NDLR]. Il n'y avait plus qu'elle, moi et Jan de Bont, le réalisateur de Speed qui était alors mon directeur de la photographie. Elle savait très bien ce qu'on faisait. Elle a dit qu'elle n'était pas au courant que j'avais filmé son vagin. Mais c'est faux." Et de rajouter malicieusement : "En plus, juste avant de tourner la scène, elle m'a offert sa petite culotte en cadeau ! Mais ça, elle oublie toujours de le dire."
D'après Paul Verhoeven, l'actrice a fait marche arrière, une fois le montage terminé. "Ses agents lui ont dit que ces images pourraient nuire à sa carrière, explique le cinéaste. Et elle m'a demandé de retirer la scène, mais j'ai refusé. En fin de compte, cette séquence l'a propulsée sur le devant de la scène. Elle a réalisé toute une performance dans le film, mais cette scène en particulier a marqué sa carrière. La preuve, on en parle encore aujourd'hui, 24 ans après."