Elle a maintenu toutes ses accusations !
Tristane Banon , 32 ans, a affirmé jeudi soir sur TF1 qu'"il y a eu une tentative de viol" de Dominique Strauss-Kahn envers elle en 2003, quelques heures après une confrontation avec l'ex-président du Fonds monétaire international, une confrontation qui a duré deux heures trente ce matin, dans les locaux de la BRDP à Paris. La jeune femme qui a porté plainte en juillet 2011 contre DSK pour tentative de viol, a toutefois reconnu que huit ans après les faits allégués "la preuve matérielle, elle n'existe pas".
"Bien sûr, j'ai maintenu mes accusations et je suis heureuse de cette confrontation", a déclaré Tristane Banon à Laurence Ferrari . Une Laurence Ferrari extrémement sobre qui posait les questions calmement. "Je ne crois pas que la brigade prenne le temps de faire une confrontation dans un dossier vide" a continué la jeune écrivaine. "Je pensais sincèrement qu'il s'excuserait. Il n'a même pas osé de me regarder", affirmant qu'elle, ne l'avait pas quitté des yeux.
Tristane Banon a certifié avoir soulevé, devant les policiers, les différentes incohérences de la version des faits livrée par l'ancien patron du FMI. "Je ne peux pas croire que toutes les incohérences (...) n'éveillent pas la suspicion du parquet." Au lieu de ça, Dominique Strauss-Kahn n'aurait fait que répéter: "Je ne me souviens plus, j'ai oublié" ou "ce sont des faits imaginaires". Puis, au bord des larmes, l'écrivaine a confié : "Je suis certaine qu'il m'aurait violée si je n'avais pas réussi à m'échapper".
"C'est une première victoire", a-t-elle estimé. Elle ajouté avoir été face à un DSK faisant preuve d'"arrogance", de "suffisance" et de "froideur", avant d'ajouter qu'elle éprouvait "du mépris" à son égard.
Pour expliquer les raisons qui l'ont amené à porter plainte en 2011, pour des faits qui se seraient déroulés en 2003, la jeune femme explique, comme elle l'a déjà souligné, qu'à l'époque, "ce n'était pas possible, vu la situation de M. Strauss-Kahn". Poursuivant : "Je savais que je serai laminée". Elle a d'ailleurs dénoncé des rumeurs qui auraient été lancées sur elle depuis son dépôt de plainte : "on s'attaque à mon enfance, à mon avocat, à ma famille".
Réagissant à l'évocation de son immunité diplomatique par la défense de DSK dans la procédure civile toujours en cours aux Etats-Unis, la jeune femme s'est interrogée : "Ca veut dire quoi l'immunité diplomatique ? Ca veut dire que quand on a l'immunité diplomatique on a le droit d'agresser les femmes, de tenter de les violer ?"
Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, libéré de toute poursuite au pénal aux Etats-Unis après l'abandon de toutes les charges par le procureur de Manhattan, y reste confronté à une procédure civile.
En France, le procureur a le choix entre deux options : Considérer que c'est une "tentative d'agression sexuelle", dans ce cas, les faits sont prescrits ou confier le dossier à un juge d'instruction en ouvrant une information judiciaire pour "tentative de viol". Tristane Banon a confirmé ce soir que si le dossier est classé sans suite, elle se constituera partie civile, donc un juge d'instruction sera nommé.