Il y a un an, Rafael Nadal était cloué au lit, chez lui à Manacor. Une vilaine blessure au genou devait le tenir éloigné des courts de tennis sept mois durant et le priver de Jeux olympiques. Ce lundi 9 septembre, l'Espagnol s'est imposé en finale de l'US Open face à Novak Djokovic. Un titre à la saveur particulière pour un Rafael Nadal qui ne put contenir ses émotions sous les yeux de sa belle compagne Xisca.
"Pour plusieurs raisons, cette saison est certainement la plus émouvante de toute ma carrière, a confié l'Espagnol, qui n'a pu retenir ses larmes de joie à l'issue du match. Cela veut dire beaucoup pour moi d'avoir ce trophée. Jouer ce match contre l'un des plus grands joueurs de l'histoire, Novak qui est en plus n°1 mondial, et gagner sur sa surface favorite : je devais sortir le match parfait pour gagner. Je suis très très heureux et je tiens à remercier tout ceux qui m'ont aidé à rendre ça possible, mon équipe, ma famille, mes fans. C'est un moment très spécial pour moi."
Et pour cause. Personne ne savait, lorsque le Majorquin a fait son grand retour, si son genou tiendrait le coup. Résultat, après une grosse inquiétude à Wimbledon avec une élimination au premier tour, Rafa réalise pour l'instant la meilleure saison de sa carrière. Et comme par hasard, la présence en tribunes de sa belle Xisca s'est accrue tout au long de l'année. Soixante victoires et seulement trois défaites, douze finales sur treize tournois dont 10 victoires devraient permettre à l'Espagnol de retrouver à terme sa place de numéro un, occupée par un Novak Djokovic dépassé par les événements sur le court Arthur Ashe, alors qu'il atteignait pour la quatrième année consécutive la finale de la levée américaine du Grand Chelem.
Pourtant, le Serbe semblait avoir le match en main, notamment lors du second set remporté 6-3, et en démarrant le troisième en trombe avec un break d'entrée avant de se procurer une balle de 3-0, finalement sauvée par Rafael Nadal, sans oublier cet échange extraordinaire de 54 coups remporté par l'actuel numéro un mondial. La suite, c'est un retour surprise de Rafa avec une démonstration de puissance et de maîtrise sous les yeux ravis de la reine Sofia d'Espagne, qui s'est offert ce divertissement en marge de sa visite à l'ONU, ne laissant que des miettes à son adversaire pour finalement s'imposer au terme de quatre sets (6-2, 3-6, 6-4, 6-1).
"Quand on joue tous les deux à notre meilleur niveau, il n'y en pas un qui va pouvoir l'emporter facilement, parce que c'est trop difficile mentalement et physiquement de garder ce très haut niveau. On se pousse à nos limites tout le temps. Quand j'ai gagné ce premier set, je savais qu'il allait falloir recommencer à zéro et que je n'allais pas pouvoir jouer encore deux sets comme ça. En plus en face j'ai le meilleur relanceur du circuit, un gars qui sort des coups gagnants dans tous les sens. Entre Novak et moi, chaque point est un combat. Celui qui sera le plus concentré, le plus déterminé et le plus stable émotionnellement dans les moments-clés l'emportera", expliquait le vainqueur du jour avec un large sourire, quand sa douce Xisca, qui l'accompagna durant ses vacances d'été, savourait le moment présent.
Avec un treizième trophée décroché en Grand Chelem, dont 8 pour le seul Roland-Garros, l'Espagnol se rapproche doucement de Pete Sampras, 14 titres, et surtout Roger Federer et ses 17 titres du Grand Chelem. Et le tout à seulement 27 ans. "Je voulais juste revenir et être compétitif mais gagner tous ces Masters 1000, deux tournois du Grand Chelem : c'est plus qu'un rêve pour moi", poursuivait-il en conférence de presse.
Un rêve qui risque de durer encore bien longtemps.