"Nadal est monstrueux", a constaté Richard Gasquet pour L'Equipe avant leur demi-finale à l'US Open samedi 7 septembre 2013. "Pour gagner, il ne faudra pas être bon, il faudra être monstrueux", en a-t-il déduit pour Le Parisien. Convaincant depuis le début de la levée américaine du Grand Chelem, le Français est arrivé au pied de la montagne, sa montagne, dans la peau d'un challenger méritant et armé de son meilleur tennis : encouragé de toutes parts et batailleur, Gasquet entrevoyait l'opportunité de mettre un terme à sa série de dix duels sans victoire contre Rafael Nadal. Mais la légende du Biterrois attendra encore : David n'a pas terrassé Goliath...
En trois sets secs, Rafa a barré la route de Richard vers ce qui aurait été sa première finale en Grand Chelem. Intraitable malgré le niveau de jeu de grande qualité proposé par le Français, opiniâtre face aux coups de boutoir du Majorquin, Rafael Nadal s'en va défier une nouvelle fois le numéro un mondial Novak Djokovic, vainqueur un peu plus tôt, au prix d'un bras de fer plus épique qu'on aurait cru, du Suisse Stanislas Wawrinka. Tournant du match, ce tie-break ponctuant le second set, qu'un Richard Gasquet solide avait mené de bout en bout : mais dans la manche décisive, et bien que, lors de leurs dix précédents affrontements sur le circuit pro, il ait arraché deux sets au tie-break à Rafa, le Biterrois a craqué. Double faute au service, volée dans le filet, les points défilent à sens unique... Le genre de passage à vide dont on ne se remet pas, et la troisième manche ne sera effectivement qu'une formalité pour Rafael Nadal, vainqueur 6-4, 7-6, 6-2.
L'épilogue est constitué d'images désormais habituelles : Xisca (Francisca Perello), compagne de longue date de Rafael Nadal, qu'elle suit au gré de ses tournois et de ses répits à travers le monde, affiche au côté d'Isabel et Ana Maria, soeur et mère du champion, un sourire radieux et décontracté, répond aux textos qu'elle reçoit sitôt la balle de match passée, partage les congratulations avec le clan espagnol.
Ailleurs dans le public VIP des gradins du court Arthur-Ashe, Ben Stiller, assis à côté de Sean Connery et derrière Sir Richard Branson, applaudit les deux guerriers de la balle jaune en compagnie de son épouse Christine Taylor. Juste à côté, Naomi Campbell, après avoir donné de la voix, affiche un sourire ravi, non loin d'un David Duchovny qui se fait discret et d'une Julianna Margulies sous son chapeau de paille, au côté de son mari Keith dans le carré Moët & Chandon où on repérait aussi les mannequins Kate Upton et Karolina Kurkova.
"Je l'apprécie beaucoup et je pense que c'est réciproque", a déclaré Richard Gasquet avant la rencontre, se souvenant notamment du soutien de Nadal après son contrôle positif à la cocaïne en 2009, et soulignant le respect et l'estime qu'il porte à celui qu'il n'a plus battu depuis son succès, adolescent, lors du tournoi des Petits As en 1999. Il serait grand temps de lui manquer un peu de respect en le battant ! Le Majorquin n'aura toutefois pas tout gagné, samedi 7 septembre 2013, sans doute déçu d'apprendre que la candidature de Madrid pour l'organisation des JO 2020 avait été éliminée par le CIO au profit de Tokyo.