Valeria Bruni-Tedeschi, 46 ans, vue cette année dans le long métrage Les mains en l'air, est une femme secrète qui protège son quotidien, loin du feu des projecteurs. Artiste aux multiples talents, la soeur de Carla Bruni évoque son parcours dans les colonnes du magazine Psychologies, se gardant d'en dire trop sur sa famille et sa vie amoureuse, mais se confiant avec sincérité, juste ce qu'il faut. Extraits d'une entrevue douce et franche.
A propos de l'adoption - Valeria a adopté une petite Céline, âgée de deux ans, avec son compagnon Louis Garrel) -, elle a révélé à quel point le parcours fut long et éprouvant. "Si ce cheminement est parfois douloureux, je le trouve très utile. (...) Je me suis sentie très seule durant ces démarches. Sans amis pour m'orienter, je ne sais pas si j'y serais arrivée. On ne fait rien de mal quand on veut adopter que je sache ! Or, c'est comme si on nous faisait sentir qu'on était en faute", a déclaré l'actrice.
Concernant sa famille - sa maman Marisa, sa soeur Carlita ou encore son beau-frère Nicolas Sarkozy -, la comédienne a affirmé : "Nous sommes liés, même si cela n'empêche pas les engueulades, les désaccords. Nous avons beaucoup d'affection les uns pour les autres. Voilà un mot que j'aime, 'affection'. Ce n'est pas grand chose, c'est simple."
Celle que l'on pourra admirer dès le 29 décembre 2010 dans le film Encore un baiser, a évoqué la mort de son frère Virginio, décédé des suites du Sida en 2006. "Elle a été d'autant plus compliquée à admettre qu'elle est survenue à la suite d'une longue maladie... C'est comme s'il faisait encore totalement partie de moi. S'occuper d'une association contre le sida est, je pense, pour ma soeur, une façon de mettre des mots et de l'action sur sa douleur. Et de continuer à être avec lui, j'imagine. Quant à moi, peut-être que faire cette pièce est une façon de parler de lui", a dévoilé Valeria, actuellement à l'affiche de Rêve d'automne, au théâtre de la Ville jusqu'au 25 janvier, à Paris. Un spectacle prenant, sur la vie, l'amour, la mort, écrit par Jon Fosse et dirigé par Patrice Chéreau.
Très à cheval sur les mots, évoquant son troisième long métrage en tant que réalisatrice, dans lequel elle invitera beaucoup de "fantômes", l'artiste a affirmé que son frère n'y serait pas : "Mon frère est ailleurs. Mais si vous me demandez : 'Existera-t-il un personnage inspiré de votre frère ?', je pourrais vous répondre oui. (...) Si l'on faisait attention aux mots, on se porterait beaucoup mieux. Je ne dis pas cela contre vous : moi aussi, je me rends compte que je suis très souvent confuse dans mes discussions... Mais il ne faudrait pas."
Si elle a affirmé que sa maman, qui avait tourné dans ses deux premiers films, prenait un plaisir immense à jouer et était très bonne actrice (elle sera aussi dans le suivant), elle a déclaré, à propos de sa soeur (qui a tourné cette année pour Woody Allen) : "On y avait pensé pour le premier, mais elle n'avait pas eu très envie. Je ne crois pas qu'elle aime être comédienne, se faire diriger, guider. Elle préfère rester indépendante."
Pour conclure, alors qu'elle a refusé de parler de son histoire d'amour, elle a dévoilé ce qui la faisait avancer au quotidien : "Les rencontres. (...) Petites ou grandes, spectaculaires ou discrètes, elles m'aident à sentir que j'avance, que je m'ouvre, que je comprends mieux. Un peu de lumière apparaît. Cela aussi mène vers d'avantage de sérénité."
Touchante Valeria.