Le verdict est tombé pour les deux auteurs de La Frondeuse, la biographie non autorisée de Valérie Trierweiler. Attaqués en justice par la première dame pour "atteinte à la vie privée" après avoir évoqué dans le livre sa supposée liaison passée avec l'ex-ministre UMP Patrick Devedjian, Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn ont été condamnés à lui verser solidairement 10 000 euros de dommages et intérêts, mercredi 5 juin, comme vient de l'annoncer l'avocat de l'éditeur Les Éditions du moment, Me Olivier Pardo.
Valérie Trierweiler, qui attaquait également le magazine Point de vue et Christophe Jakubyszyn pour avoir accordé une longue interview à l'hebdomadaire, recevra également de leur part 3 000 euros de dommages et intérêts, reversés à des oeuvres caritatives. "C'est une très bonne décision pour nous, on est tout à fait satisfait", a déclaré Me Frédérique Giffard, l'avocate de la première dame.
Accusant les auteurs de La Frondeuse de colporter des "rumeurs non avérées et malveillantes visant à salir sa personne et ses proches", Valérie Trierweiler avait saisi la justice le 11 octobre dernier, veille de parution de l'ouvrage. Pour atteinte à la vie privée, la compagne de François Hollande réclamait initialement 40 000 euros. Une somme qu'elle demande toujours pour diffamation, procédure sur laquelle le tribunal de grande instance de Paris se prononcera ultérieurement, ainsi que 5 000 euros de frais de justice.
Patrick Devedjian, qui attaquait comme Valérie Trierweiler les deux auteurs en diffamation, a de son côté été débouté par le TGI de Paris, alors qu'il réclamait 100 000 euros de dommages et intérêts. Une décision encourageante pour Me Pardo, l'avocat des Éditions du moment, en vue du procès pour diffamation à venir intenté par Valérie Trierweiler. "Je trouve que cette absence de diffamation est importante pour la liberté d'expression et le droit de la presse", a-t-il précisé.
Lors de l'audience, Alix Bouilhaguet avait déclaré devant la 17e chambre civile que Valérie Trierweiler avait "spontanément" évoqué sa vie privée lors d'une rencontre à Washington : "Nous avions le sentiment que c'était pour justifier certains traits de son caractère." Christophe Jakubyszyn avait de son côté expliqué à la barre ne pas avoir contacté Valérie Trierweiler au sujet de son histoire passée avec Patrick Devedjian à cause "des pressions fortes" subies avant la sortie du livre, tout en assurant avoir questionné le député, qui avait démenti. Pour Me Giffard, l'avocat de Valérie Trierweiler, il s'agissait d'une "énorme hypocrisie", puisque sa cliente n'avait pas souhaité que ces confidences soient publiées, il avait dénoncé de "vraies dérives".