Venise 2013 : Nicolas Cage, classe et radieux, bouleverse la Mostra

Premier coup de tonnerre à la 70e Mostra de Venise, Nicolas Cage a crevé l'écran dans le drame Joe, long métrage du réalisateur américain David Gordon Green. L'acteur, arrivé la veille en compagnie de sa femme Alice Kim, et de son garçon Kar-El, était la star du jour à Venise. Au Lido, lors du photocall officiel, vêtu d'une veste bleu roi sur chemise blanche, l'acteur rayonne et savoure. Car si on en croit les retours provenant de la lagune vénitienne, Nicolas Cage est loin de ces rôles nanardesques. La revanche ?

Basé sur un roman éponyme de l'Américain Larry Brown, Joe semble être un film tout droit sortir du Rough South, comprendre le Sud rude. Le long métrage raconte l'histoire de Joe Ransom (Nicolas Cage), un ex-taulard adepte des armes, quinquagénaire et célibataire, qui tente de se racheter lorsqu'il croise le chemin de Gary (Tye Sheridan vu dans The Tree of Life et Mud), un adolescent de 15 ans. Le jeune garçon essaie par tous les moyens de gagner de l'argent pour subvenir aux besoins d'une mère apathique et d'un père alcoolique. Ce dernier est incarné par Gary Poulter, homme inconnu à Hollywood pour la simple raison qu'il n'est pas un acteur professionnel, mais un SDF brutalement décédé en mars dernier et qui ne pourra donc voir sa première et dernière apparition sur grand écran. Une prestation pleine d'humanité également très saluée à Venise.

Face à la presse, le réalisateur du film évoque son regretté acteur, assurant que "cette belle personne avait largement contribué à la réussite du tournage et apporté quelque chose d'introuvable ailleurs qu'en lui, lui donnant sa note d'humanité". C'est donc avec le coeur lourd, forcément tourné vers Gary Poulter, que l'équipe du film présentera Joe au jury présidé par Bernardo Bertolucci, espérant toucher ce dernier en vue de remporter le Lion d'Or le 7 septembre prochain. En attendant, le salvateur et messie Nicolas Cage savoure cette résurrection cinématographique. Joe sera également présenté en compétition à Deauville, qui lance son festival du film américain en ce vendredi 30 août.