"Je n'ai jamais souhaité faire ce métier." Devenu chanteur par mégarde - mais non pas sans talent - après qu'un ami a fait écouter une de ses chansons à celle qui est depuis sa manageuse, Vianney, 25 ans, semble traverser le succès avec autant de quiétude qu'il traverse la France et l'Europe sur la selle de sa bicyclette, jusqu'à Stockholm ou Berlin. Pour l'hebdomadaire Paris Match, il revient sur sa trajectoire atypique et sur ses certitudes.
Dès qu'on m'oblige à quelque chose, je m'enfuis
Son parcours, étonnant, on commence à bien le connaître : enseignement privé dans un collège réputé du XVIe arrondissement de Paris ("Là-bas, je ressemblais à tout le monde et tout le monde me ressemblait. Humainement, je commençais à m'ennuyer. J'avais besoin d'oxygène humain"), lycée militaire de Saint-Cyr en pension ("où je me suis beaucoup plu (...) Nous passions notre temps à essayer de contourner les règles de l'établissement"), école de commerce ("l'ESG m'a au moins appris à parler anglais couramment"), école de stylisme (l'ESMOD)... "Dans ce domaine, tout me passionnait : la création, bien sûr, mais aussi la technique et le modélisme. A 21 ans, je ne rêvais que d'une chose, monter ma propre marque de vêtements !" Le fil conducteur ? Pas de contraintes et pas de limites ! "Tout petit, raconte-t-il pour décrire son besoin essentiel d'indépendance, je faisais des choses seul, j'aimais être confronté à des situations spéciales. Que ce soit en classe ou ailleurs, je n'ai jamais supporté d'être contraint. Dès qu'on m'oblige à quelque chose, je m'enfuis."
La manière dont cet autodidacte, musicien sans connaître le solfège, vit sa célébrité et l'estime des foules (notamment féminines) est à cette image : "Je ne pense pas être générateur d'appétits sexuels particuliers, lâche-t-il en riant. Cela dit, il est vrai que je reçois beaucoup d'amour, peut-être trop. Même si cet amour me fait du bien, si les gens sont extrêmement bienveillants à mon égard, je le laisse glisser, je m'en détache. Je sais très bien que la vraie vie n'est pas là." La vraie vie, c'est plutôt, par exemple, quand il prépare de petits hamburgers maison, à la bonne franquette, pour ses colocataires - des amis connus à 12 ans chez les scouts - et lui, ainsi que l'a immortalisé le photographe de Paris Match : "Chez moi, je n'ai même pas la télé. A 25 ans, je suis le plus heureux des hommes, je vis encore avec mes meilleurs amis qui sont aussi mes colocataires (...) Leur regard sur moi n'a pas changé."
Même à propos d'argent, Vianney affiche le même détachement, lui qui a fait son périple à vélo vers Berlin, en août 2015 simultanément à la sortie de son album Idées blanches, avec un budget nourriture de 2 euros par jour et qui depuis quatre ans fait les maraudes chaque hiver pour offrir de la compagnie à des sans-abri. "Je n'ai pas été élevé dans une logique consumériste. J'ai eu la chance de recevoir de mes parents une éducation dont je ne les remercierai jamais assez et qui m'a armé pour la vie", explique-t-il.
Avoir la même conjointe pour la vie
Les amis, la famille... Un point d'ancrage qu'il préserve scrupuleusement malgré les exigences de sa carrière : "Si la vie privée n'existe plus, c'est que, à mon goût, l'équilibre n'est pas bon", analyse-t-il, heureux de pouvoir chaque semaine consacrer du temps à son entourage. "Et j'arrive même à être amoureux !, s'enthousiasme-t-il. Mais je reconnais que suivre mon rythme est difficile." L'heureuse élue, on l'a découverte il y a peu à l'occasion de leur venue en couple aux Internationaux de France de Roland-Garros.
Vianney l'hyperactif, Vianney l'insoumis, une jeune femme est donc parvenue à dompter son coeur. Or, s'il ne craint pas de vivre aujourd'hui son amour au grand jour, le jeune homme regarde déjà plus loin : "Mon ambition est de fonder une famille et d'avoir la même conjointe pour la vie", pose-t-il en conclusion de son entretien avec Paris Match. A suivre...
Vianney se confie sur le vrai sens de la vie et sur la sienne, une interview à découvrir en intégralité dans le numéro 3504 de Paris Match, actuellement en kiosques.