La musique classique était à l'honneur le 24 février 2021. Ce soir-là se déroulaient les Victoires de la musique classique, une 28e édition qui a eu lieu à huis clos l'Auditorium de Lyon, avec l'Orchestre national de Lyon, dirigé pas Nikolaj Szeps-Znaider. Parmi les invités figuraient Alex Vizorek, Camille Pépin (compositrice et lauréate en 2020), ou encore le ténor Michael Spyres.
Du côté du palmarès, la soprano guyanaise Marie-Laure Garnier a été sacrée révélation lyrique de l'année, une première pour une artiste lyrique issue des territoires ultramarins. "Je voudrais dédier ce prix à tous les chanteurs en herbe d'Outre-mer. Venant de Guyane à 14 ans, je ne m'imaginais pas être là ce soir. Je suis heureuse et honorée", a confié la femme de 30 ans qui a déjà été plusieurs fois récompensée. Elle a notamment été lauréate du Concours international de chant de Mâcon en 2014 ou de la Fondation Cziffra en 2015.
Côté révélation soliste instrumental, c'est le percussionniste Aurélien Gignoux, 23 ans, qui a été sacré. Dans la catégorie compositeur, c'est la Franco-Américaine Betsy Jolas (94 ans) pour son quatuor à cordes Topeng qui a reçu le prix. La soprano française Julie Fuchs (36 ans) a quant à elle été sacrée artiste lyrique de l'année.
Le pianiste Alexandre Tharaud, 52 ans, a été distingué dans la catégorie artiste soliste instrumental de l'année. Il a dédié sa récompense "aux musiciens qui vont très mal", en raison de l'absence de concert à cause de l'épidémie. La catégorie enregistrement a été remportée par le Quatuor Ebène (les violonistes Pierre Colombet et Gabriel Le Magadure, l'altiste Marie Chilemme et le violoncelliste Raphaël Merlin) pour leur album Beethoven, Around the world, publié par Erato.
La Victoire d'honneur est d'ordinaire remise comme à un artiste international. Mais pour la première fois, ce sont deux étudiants du Conservatoire de Lyon qui l'ont obtenue. Un geste symbolique pour signifier leur soutien aux musiciens et à la profession qui subissent de plein fouet les effets de la crise sanitaire. A mi-parcours de la cérémonie, deux représentantes du monde de la culture ont pris la parole pour demander à l'Etat "des gestes forts" pour les intermittents, afin de les aider à traverser cette crise.