Dès ce 8 mai à l'affiche du thriller Trance sous la direction de Danny Boyle, le magnétique Vincent Cassel poursuit ses péripéties internationales sous la direction d'un autre brillant cinéaste. De suite après Black Swan, il a tourné Trance avant que son metteur en scène ne soit trop occupé par les Jeux Olympiques. Entre ses envies d'Hollywood, son rêve brésilien au côté de sa femme italienne Monica Bellucci, l'acteur français ne s'y perd pas. Loin du tumulte touchant un cinéma français qu'il ne boude pas pour autant, le fils de Jean-Pierre Cassel ("Crochon" de son vrai nom) vit sa vie.
Il ironise même, sur son statut d'acteur et papa à plein temps : "Je fais partie de ces acteurs qui ne passent pas leur vie sur un plateau." A 46 ans, une filmographie déjà digne des plus grands, Vincent Cassel ne semble rien avoir à prouver à personne. D'ailleurs, il "n'aime pas la compétition". Depuis ses jeunes années, où il prenait conscience d'une vocation d'acteur soufflée involontairement par son père, Vincent Cassel s'est embelli, les années passant. Une jeunesse qui forgera celui qu'il est aujourd'hui : "Ma mère [une journaliste passé par le Elle américain, ndlr] a décidé de partir à New York quand j'avais 12 ans. Je faisais des allers-retours constamment, ce qui a bien évidemment influencé mes choix." Papa de deux filles, Deva (8 ans) et Leonie (2 ans), Vincent Cassel est parti au Brésil, partage sa carrière entre la France et les États-Unis (voire le Brésil, où il a tourné A Deriva) et croise régulièrement sa femme Monica Bellucci, avec qui il forme un couple à la longévité confortée justement par la séparation. Mais en dehors, "je suis comme les autres pères à travers le monde", "je dépose mes enfants à l'école et je vais les rechercher". Pendant son temps libre, il élabore un script qu'il espère finaliser d'ici 2014, et songe même à ouvrir un restaurant au Brésil. "Cela fait 25 ans que je suis tombé amoureux de ce pays. Notre installation là-bas s'est faite progressivement. Aujourd'hui, ma fille aînée parle mieux le portugais que moi", s'amuse-t-il.
Droit dans ses bottes, Vincent Cassel ne cache aucunement son bonheur. Et s'il n'a pas peur de devenir invisible, c'est parce qu'il peut compter sur ses amours, mais aussi son compte en banque. "L'argent, pour moi, ça signifie la liberté, la capacité de choisir", lâche-t-il. Selon lui, "pas besoin d'avoir des millions pour ne pas se sentir entravé. Parfois quelques milliers d'euros suffisent pour ne pas travailler tout le temps". Sans concession, son regard ne bifurque guère lorsqu'il évoque la France, où il dit sentir "la colère, la tension et l'inquiétude monter". Et comme exemple, il vise Gérard Depardieu, que le public "a critiqué, traîné dans la boue, alors qu'il n'a rien commis d'illégal". Pour Cassel, Depardieu a même eu "du courage pour faire ce qu'il a fait", évoquant un acteur qui "a voulu échapper à une taxation de 75 % sur ses revenus".
Libéré, sans langue de bois, mais protecteur, Vincent Cassel adapte ce même ton en famille, thème sur lequel il reste d'habitude très discret. "Si demain mes filles me demandaient de devenir actrices, je pense que je ferais comme mon père, je leur dirais non", évoque le papa-poule qui "esssaye d'ailleurs de les protéger" en refusant au possible une quelconque photo. Mais il se rassure, loin d'être traquées, ses filles, et surtout Deva la plus grande, n'ont pas encore évoqué un désir de paillettes et de comédie. Une raison à cela selon l'intéressé : "Elle [Deva] n'aime pas la façon dont nous vivons."