Le magazine GQ avec Vincent Cassel en couverture (mai 2013)
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L'amour de Vincent Cassel pour le Brésil est né lors qu'il découvre avec son père, feu Jean-Pierre Cassel, le film Orfeu Negro de Marcel Camus et tombe sous le charme de la musique de Tom Jobim et Luiz Bonfa. Il se nourrit ensuite de sons brésiliens, puis se lance dans la capoeira dans l'école du cirque dans laquelle il est inscrit à 17 ans. Certes, il a deux ou trois articulations remplacées par des prothèses en titane, mais rien ne pouvait altérer sa passion pour ce pays. Pas étonnant de voir qu'il y va régulièrement depuis une vingtaine d'années, de savoir qu'il y a tourné A Deriva et s'y est installé depuis plus de six mois avec sa femme Monica Bellucci et leurs deux filles, Deva et Leonie. C'est depuis la ville de Rio que l'acteur français s'exprime dans les pages du magazine GQ, baigné par le soleil et la sincérité.
Ses filles vont à l'école américaine de Rio, lui bénéficie d'un relatif anonymat, loin de la France. Vincent Cassel est bien sous le soleil brésilien qui lui apporte énergie, inspiration et sérénité. C'est d'ailleurs un projet 100% brésilien qu'il prépare, un film pensé au départ avec son ami Kim Chapiron (Samba Drama avec Monica Bellucci ?). Ce Parisien de Rio analyse les terres et la culture brésiliennes : "Un pays avec une culture très centrée sur elle-même, comme aux Etats-Unis. [...] C'est un pays assez freestyle. A côté de ça, les Brésiliens peuvent être rigides. [...] Les classes sociales sont très marquées." Il note que le pays veut changer son image, lassé que l'on parle de violence, de trafiquants et des favelas, et compare avec l'exemple français : "Avec nos banlieues en France, nous n'avons pas non plus de leçons à donner. Montfermeil, les Boquets ou Félix-Pyat, à Marseille, ce n'est pas brillant. Je reste convaincu que tout ce qu'il y a de plus intéressant, indépendamment de la littérature peut-être, vient du peuple, du povão, des classes populaires."
Vincent Cassel semble être un enfant adoptif du Brésil, mais tout n'est pas idyllique. Car si l'acteur passe inaperçu à Rio, il n'en va pas de même pour son épouse Monica Bellucci, star glamour internationale, ni ses filles, cible des photographes : "L'autre fois, je me suis énervé, raconte le comédien. J'ai couru après un mec dans la rue pour le choper. Là, il perd sa tong, et je me retrouve comme un idiot à le menacer, la tong à la main. C'était ridicule ! Finalement, pour me venger, j'ai balancé sa godasse sur le toit d'un kiosque à journaux, et le gars est reparti avec une seule chaussure au pied."
Son éloignement de la France et le fait qu'il tourne peu, un ou deux films par an, ne lui pose pas de problème pour sa carrière : "La meilleure manière de durer, c'est de disparaître. Je me préserve, parce que je suis incapable de tourner tout le temps, sinon, je m'emmerde. Et puis, si l'on est trop présent, on risque de saouler le public. Dès que je fais de la promo à outrance, j'éprouve quasiment de la honte à être partout." Loin de France, il réagit néanmoins au sujet qui ponctue l'actualité de son pays. La polémique des salaires : "En France, la réussite, on n'y a jamais cru, alors quand ça ne va pas, c'est encore pire." Gérard Depardieu, le nouveau Russe : "Non mais il a tué quelqu'un Depardieu ? Il a fait un truc illégal ? Et nos dirigeants qui vont serrer la main de dictateurs, on leur dit quelque chose ?"
Se définissant comme un acteur français qui "bosse un peu partout", Vincent Cassel revient au cinéma sous la direction de Danny Boyle pour Trance. Le réalisateur de Slumdog Millionaire et Transpotting a séduit la star car il est un cinéaste à l'univers marqué, comme Christophe Gans, avec qui il retravaille pour La Belle et la bête, après Le Pacte des loups. Il a travaillé avec Darren Aronofsky (Black Swan) ou encore David Cronenberg (Les Promesses de l'ombre, A Dangerous Method), mais le premier rôle du nouveau film de Nicolas Winding Refn, Only God Forgives, lui aura échappé : "J'ai failli faire un film avec lui, le mec qui a fait Drive. Finalement, il l'a fait avec Ryan Gosling, en Thaïlande. Un film comme Drive, le scénario tient en deux lignes, mais il y a une proposition de cinéma avec un style novateur, qui marque l'époque."
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "GQ" du mois de mai 2013
"Trance", en salles le 8 mai
Ses filles vont à l'école américaine de Rio, lui bénéficie d'un relatif anonymat, loin de la France. Vincent Cassel est bien sous le soleil brésilien qui lui apporte énergie, inspiration et sérénité. C'est d'ailleurs un projet 100% brésilien qu'il prépare, un film pensé au départ avec son ami Kim Chapiron (Samba Drama avec Monica Bellucci ?). Ce Parisien de Rio analyse les terres et la culture brésiliennes : "Un pays avec une culture très centrée sur elle-même, comme aux Etats-Unis. [...] C'est un pays assez freestyle. A côté de ça, les Brésiliens peuvent être rigides. [...] Les classes sociales sont très marquées." Il note que le pays veut changer son image, lassé que l'on parle de violence, de trafiquants et des favelas, et compare avec l'exemple français : "Avec nos banlieues en France, nous n'avons pas non plus de leçons à donner. Montfermeil, les Boquets ou Félix-Pyat, à Marseille, ce n'est pas brillant. Je reste convaincu que tout ce qu'il y a de plus intéressant, indépendamment de la littérature peut-être, vient du peuple, du povão, des classes populaires."
Vincent Cassel semble être un enfant adoptif du Brésil, mais tout n'est pas idyllique. Car si l'acteur passe inaperçu à Rio, il n'en va pas de même pour son épouse Monica Bellucci, star glamour internationale, ni ses filles, cible des photographes : "L'autre fois, je me suis énervé, raconte le comédien. J'ai couru après un mec dans la rue pour le choper. Là, il perd sa tong, et je me retrouve comme un idiot à le menacer, la tong à la main. C'était ridicule ! Finalement, pour me venger, j'ai balancé sa godasse sur le toit d'un kiosque à journaux, et le gars est reparti avec une seule chaussure au pied."
Son éloignement de la France et le fait qu'il tourne peu, un ou deux films par an, ne lui pose pas de problème pour sa carrière : "La meilleure manière de durer, c'est de disparaître. Je me préserve, parce que je suis incapable de tourner tout le temps, sinon, je m'emmerde. Et puis, si l'on est trop présent, on risque de saouler le public. Dès que je fais de la promo à outrance, j'éprouve quasiment de la honte à être partout." Loin de France, il réagit néanmoins au sujet qui ponctue l'actualité de son pays. La polémique des salaires : "En France, la réussite, on n'y a jamais cru, alors quand ça ne va pas, c'est encore pire." Gérard Depardieu, le nouveau Russe : "Non mais il a tué quelqu'un Depardieu ? Il a fait un truc illégal ? Et nos dirigeants qui vont serrer la main de dictateurs, on leur dit quelque chose ?"
Se définissant comme un acteur français qui "bosse un peu partout", Vincent Cassel revient au cinéma sous la direction de Danny Boyle pour Trance. Le réalisateur de Slumdog Millionaire et Transpotting a séduit la star car il est un cinéaste à l'univers marqué, comme Christophe Gans, avec qui il retravaille pour La Belle et la bête, après Le Pacte des loups. Il a travaillé avec Darren Aronofsky (Black Swan) ou encore David Cronenberg (Les Promesses de l'ombre, A Dangerous Method), mais le premier rôle du nouveau film de Nicolas Winding Refn, Only God Forgives, lui aura échappé : "J'ai failli faire un film avec lui, le mec qui a fait Drive. Finalement, il l'a fait avec Ryan Gosling, en Thaïlande. Un film comme Drive, le scénario tient en deux lignes, mais il y a une proposition de cinéma avec un style novateur, qui marque l'époque."
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "GQ" du mois de mai 2013
"Trance", en salles le 8 mai