Vincent Lindon était l'invité de la matinale de France Inter ce 29 août 2022, ravi de présenter son nouveau film sous la direction de Claire Denis, Avec amour et acharnement. La star française de 63 ans s'est exprimée au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand pour Le Grand Entretien qui a fait sa rentrée. L'acteur, récent président du jury du Festival de Cannes a réagi à une question amenée avec beaucoup de délicatesse par les journalistes : d'où lui vient sa mauvaise réputation au cinéma ?
César du meilleur acteur pour La Loi du marché, Vincent Lindon est un acteur au jeu intense. Pour son nouveau film, il s'est donné corps et âme, quitte à avoir parfois des frictions avec sa partenaire Juliette Binoche. Léa Salamé interroge alors son invité sur sa réputation "d'acteur emmerdeur" alors qu'il tourne pourtant de nouveau avec les mêmes réalisateurs, que ce soient Claire Denis ou Benoît Jacquot pour ne citer qu'eux. Le comédien répond en tout franchise : "C'est le truc d'aujourd'hui, et pas que dans le cinéma. Une actrice qui est exigeante, ça s'appelle une capricieuse. Un acteur qui est exigeant, ça s'appelle un casse-couille, c'est comme ça. Je ne pourrais rien y faire. Maintenant j'ai 63 ans, je vais arrêter dans pas si longtemps que ça. Je ne vais pas remonter la pente. Je fais des films que j'ai envie, je vais toujours les chercher avec les dents. Il y a un nombre incroyable de metteurs en scène qui se disent 'Vincent, il va se mêler de tout, ça va pas être possible'."
Léa Salamé lui demande alors : "Ils ont peur de vous ?" Ce à quoi le compagnon de Cécile Duffau répond : "Ils devraient avoir peur des acteurs qui ont fait un film avec un metteur en scène. On va pas les chercher avec un revolver chez eux. Si quelqu'un vous reprend, ça veut dire que l'essayer c'est l'adopter. Que ça soit moi, ou d'autres. Je ne suis pas du tout le seul dans ce cas-là. Ça s'appelle la réputation, on ne peut rien y faire. La réputation, c'est fou, ça dure des années et des années, voire des décennies. C'est dingue. Maintenant j'ai décidé de le vivre comme ça. Ça me rend malheureux de temps en temps."
Acclamé pour ses performances dans le 7e Art, Vincent Lindon ne ferait pas donc l'unanimité dans les coulisses du cinéma français. Lors de sa présidence cannoise au mois de mai dernier, le magazine Voici s'était livré également sur ses exigences de star. Une attitude qui ne résonne pas très bien avec son engagement social et humain qui se lit à travers les rôles qu'il choisit au cinéma. Qualifié d'égocentrique, Vincent Lindon serait même capable d'appeler "dix fois un réalisateur, car il ne supporte pas qu'un autre acteur puisse être choisi à sa place. Il est jaloux et a une très haute idée de son talent", a rajouté la même source, visiblement marquée par le comédien.
Le monde du cinéma est décidément une jungle impitoyable...