L'auteur italien Vincenzo Cerami est décédé à l'âge de 72 ans, mercredi 17 juillet, ont annoncé les médias transalpins. Victime d'une longue maladie, ce disciple du réalisateur Pier Paolo Pasolini aura marqué le cinéma italien, en signant notamment avec son ami Roberto Benigni pas moins de sept scénarios, dont le multirécompensé La Vie est belle.
Né le 2 novembre 1940 à Rome, Vincenzo Cerami est très vite passionné par la littérature et l'écriture. Il embrasse une carrière de scénariste et de dramaturge après avoir rencontré Pier Paolo Pasolini, célèbre cinéaste italien à qui l'on doit Oedipe Roi, Salo ou Les contes de Canterbury. Le réalisateur, qui n'est autre que son professeur de lettres au collège de Ciampino, l'initie à la poésie et aura une influence indéniable sur le jeune Vincenzo Cerami. Lequel garde en mémoire cette rencontre : "Sans lui, je n'aurais jamais su regarder le monde avec pitié et sévérité à la fois", disait-il, assurant qu'il lui manquera du réalisateur "le don inestimable de voir la vie comme une grande poésie collective". En 1966, Pasolini offre à Cerami l'occasion d'être son assistant sur le film culte Des oiseaux, petits et gros. Chose qu'il rééditera l'année suivante sur le sketch La Terre vue de la Lune, du long-métrage Les Sorcières.
Cinecittà lui ouvre même ses portes en 1976, lorsqu'il s'attelle à l'adaptation du roman Un bourgeois tout petit petit, réalisé par Mario Monicelli. Mais c'est pourtant en journaliste que Cerami exerce d'abord ses talents dans les années 1980, notamment chez La Repubblica ou La Stampa pour les plus célèbres titres. A la fin de cette même décennie, il rencontre Roberto Benigni, avec qui il se lie d'amitié. Parmi les films que Cerami écrira avec et pour son ami, La Vie est belle, en 1997. L'histoire d'un père et de son fils dans un camp d'extermination nazi. Conte philosophique, fable sur la vie, le film remporte un Grand Prix du jury à Cannes, trois Oscars (acteur principal, film étranger et musique), neuf Donatello (les César italiens, NDLR) et un César du meilleur film étranger.
En parallèle, Vincenzo Cerami est un homme engagé politiquement – au sein du Parti Démocratique – et un mari, père de deux enfants. Malgré le succès de La Vie est belle, Vincenzo Cerami ne consacrera pas toute sa carrière au cinéma (il signera encore deux films de Benigni, Pinocchio et Le tigre et la neige, ainsi que le récent de Belle du seigneur) pour préférer l'écriture de romans ou encore le théâtre. Il transmettra également, à partir du milieu des années 1990, son savoir, via des cours universitaires qui rencontreront un vif succès auprès des étudiants.