En marge de l'affaire Harvey Weinstein, de plus en plus de personnalités racontent avoir été sexuellement agressées ou harcelées. C'est le cas de Virginie de Clausade. Lundi 16 octobre 2017, elle était, au même titre que Colombe Schneck, invitée sur le plateau de C à Vous (France 5) afin d'évoquer le sujet à l'antenne.
Ainsi, l'actrice et animatrice franco-belge raconte comment, à peine majeure, elle avait dû faire face au comportement inapproprié d'un "vieux de la télé" qui lui a "roulé une grosse pelle bien dégueulasse". "Je n'ai pas compris ce qu'il se passait parce que c'est quelqu'un que j'ai côtoyé assez tôt, pour diverses raisons. Il devait avoir plus de 50 ans donc je ne pouvais pas vraiment anticiper ce qu'il pouvait se passer, poursuit Virginie de Clausade. Et le jour de mes 18 ans, il m'a dit : 'Attends, je ne suis pas prêt ! Monte deux secondes !' Donc je monte et roulage de pelle ! Gros dégueulasse quoi !"
J'ai réservé une chambre, on monte ?
Celle qui a notamment animé la première saison de The Voice sur TF1 ne s'arrête pas là. Face à Anne-Elisabeth Lemoine et ses chroniqueurs, elle avoue qu'un jour un producteur l'a "insultée sous couvert d'humour parce qu'[elle] était maquée et n'avait pas prévu de tromper [son] mec". "Je venais de divorcer et je m'étais déjà remaquée. Il me dit : 'Ah bon, t'es déjà remaquée ? Si tu me l'avais dit, je t'aurais invitée dans un endroit beaucoup plus cheap. Tu veux pas qu'on monte ? J'ai réservé une chambre. Allez, je rigole !'", raconte-t-elle. Et de préciser que, "bizarrement", elle n'a depuis "plus jamais travaillé avec cette production".
Au lendemain de ses révélations dans C à Vous, Virginie de Clausade écrit une lettre ouverte publiée par Paris Match et dans laquelle elle balance les "porcs" dont elle a été victime. Elle évoque alors "les mecs en bagnole qui ralentissaient pour demander combien [elle] prenait dès que le soleil déclinait", alors qu'elle était âgée entre 13 et 25 ans. Autre "porc" rencontré aux sports d'hiver, "un gamin de 16 ans" chargé de la garder avec d'autres enfants pendant que les parents dînaient. "Quand il s'est jeté sur moi, devant les autres gosses d'une dizaine d'années, je l'ai mordu, griffé, tapé, pour qu'il me lâche. J'ai embarqué ma copine plus jeune dehors, j'avais peur pour elle", rapporte la jeune femme de 36 ans. Tant de tristes anecdotes... Et encore, l'animatrice ne s'attarde pas sur "les sous-entendus grivois voire carrément salaces" ni sur "les exhibos" parce que "c'est la norme, c'est comme ça".
Il est temps que la peur change de camp
Ce sont des expériences dont elle ne ressort "pas traumatisée" mais "fatiguée" et surtout "en colère". "J'en ai ma claque d'avoir la responsabilité d'un désir que je n'ai pas convoqué", s'énerve Virginie de Clausade. Aujourd'hui, elle ne veut plus "avoir à gérer les débordements des hommes qui ne savent pas maîtriser leur braguettes". "Grandissez les mecs. Je n'ai plus peur, j'ai pitié", lâche-t-elle. Et, celle qui dit avoir conscience de "vivre une situation extrêmement privilégiée" du fait qu'elle soit "blanche et née en France, au XXème siècle", souhaite faire bouger les choses. Elle lance ainsi un appel aux femmes : "Unissons-nous. Syndiquons-nous." En bref, elle estime qu'il est grand temps que "la peur change de camp".