"Quand on est blonde et belge, et qu'on a présenté un hit-parade, on ne vous envisage pas comme Isabelle Huppert." Virginie Efira ne se fait pas d'illusion. Le chemin pour s'imposer comme actrice est long, mais la jeune femme de 36 ans peut se vanter d'une année 2013 particulièrement réussie : un carton avec la comédie 20 ans d'écart, la naissance de sa fille Ali et un rôle dans le prochain film d'Emmanuel Mouret.
Poupée blonde (mais pas con) à la télévision, bête de comédie romantique au cinéma, Virginie Efira a d'abord été une ado ronde : "Je ressemblais, à 16 ans, à un gogo danseuse avec chaîne en or à la cheville. C'était bien moi. Je mangeais à tous les râteliers. Je surlignais ma féminité tout en la cassant par un comportement de garçon, confie-t-elle dans le JDD en kiosques ce 17 novembre. La vulgarité chez une femme arrive à me toucher. Elle peut être un désir désespéré de plaire, trahissant un manque d'assurance." Après avoir osé mettre un terme à ses succès en tant qu'animatrice, Virginie se fait remarquer dans une série délirante pour M6 intitulée Off Prime. Sa carrière au cinéma décolle grâce à Dominique Farrugia qui la dirige dans L'amour c'est mieux à deux. Elle se frotte à l'exigeante Anne Fontaine dans Mon pire cauchemar et petit à petit gomme les souvenirs que l'on avait d'elle présentant, avec un sacré talent d'ailleurs, Nouvelle Star.
2013, l'année de tous les succès avec 1,4 million d'entrées lorsqu'elle séduit Pierre Niney dans 20 ans d'écart. Actuellement, elle est à l'affiche du bouleversant En Solitaire au côté de François Cluzet. Demain, le prochain film d'Emmanuel Mouret, réputé pour sa fantaisie et son élégance. Une année riche professionnellement comme dans sa vie personnelle. Au printemps, Virginie Efira donnait naissance à son premier enfant, Ali, née de ses amours avec Mabrouk El Mechri.
Consciente des clichés qui sortent de la bouche des actrices, Virginie Efira se refuse à dire que maman est son plus beau rôle. "Le mieux est, en fait, d'en dire le moins possible. Le devoir a percuté le plaisir. Je connais maintenant, avec ma fille, la culpabilité et la responsabilité. J'ai songé à lui mettre un livre de Simone de Beauvoir entre les mains à 5 mois [...] Mais je ne veux pas faire peser sur elle le poids de ce que je suis. Je n'ai jamais envisagé ma fille comme une extension de moi-même."