Si Zaz, lors de la cérémonie des 29e Victoires de la musique vendredi 14 février 2014, a été prise au dépourvu en direct sur la scène du Zénith de Paris, Virginie Guilhaume, maîtresse de cérémonie - sublime en Zuhair Murad - du rendez-vous pour la seconde année d'affilée, l'a été tout autant ! C'est ce qui ressort des confidences faites par l'animatrice du service public au site du magazine Télé 2 Semaines concernant le malaise dont tout le monde a été témoin cette soirée-là...
"Je n'avais que trois secondes pour réagir"
Venue chanter Gamine lors de la grand-messe musicale et défendre sa nomination dans la catégorie de l'Interprète féminine de l'année (trophée en fait promis à Vanessa Paradis), Zaz avait refusé, avec sa franchise naturelle, de lire un texte de soutien aux intermittents, dans un échange plutôt embarrassant avec Virginie Guilhaume : "- On tient vraiment à dire un mot pour eux, commence l'animatrice, au lendemain des propositions du Medef sur le statut des intermittents concernant l'assurance-chômage. Zaz, je crois que vous aviez envie de dire quelque chose. - Pour les intermittents du spectacle ? C'est super important qu'on soit reconnus (Virginie Guilhaume lui désigne alors le prompteur face à elle ; Zaz hésite) Tu veux que je parle de ça ? (Elle commence à lire) Depuis 48 heures... (Elle s'interrompt) J'dois dire quelque chose que tu me dis de dire ? - Ah ! Non, je pensais que vous vouliez le dire. Mais on peut le dire ensemble, si vous voulez. - Non, ben vas-y, dis-le alors". Et Virginie Guilhaume de s'exécuter, tout en tentant de dédramatiser en riant du "caractère" de la chanteuse.
Dès le lendemain, Zaz, face au retentissement de l'affaire, avait choisi de clarifier les choses en s'exprimant sur Facebook sur le "quiproquo" en question : "Si nécessaire, je tiens à préciser que je soutiens sans faille le régime de l'intermittence. [...] Personne n'a cru bon de me prévenir que je devais prendre la parole et lire ce texte, il me semblait étrange, prise au dépourvu, de lire bêtement une déclaration dont je connaissais nullement le contenu. Désolée si cela a été perçu comme un manque d'intérêt. Ce n'est pas le cas, juste un réel quiproquo entre le fond que je soutiens et la forme qui m'a gênée", écrivait-elle.
Des explications que viennent corroborer les commentaires de Virginie Guilhaume à nos confrères de Télé 2 Semaines, selon qui Julien Doré était en fait initialement censé donner lecture de cette tribune, avant que des représentants syndicaux des intermittents et des proches de Zaz se mettent d'accord. En marge du tournage de la 2e saison de Qui sera le prochain grand pâtissier ?, l'animatrice a donné sa version de ce moment de flottement : "Quand Zaz a refusé de lire le texte, j'ai pensé qu'elle blaguait au départ, mais je me suis vite rendu compte que ce n'était pas le cas et qu'elle n'avait vraisemblablement pas été prévenue. Je n'avais que trois secondes pour réagir, c'est pourquoi j'ai pris la décision de le lire à sa place." Du coup, elle aussi s'est trouvée quelque peu piégée : "Le problème, c'est que je n'en avais pas eu connaissance auparavant, sinon je n'aurais sans doute pas repris l'appel à manifester", précise-t-elle. Il faut dire que dans l'assistance se trouvaient notamment la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti et le ministre de l'Intérieur Manuel Valls...
"Outroune", juste une mauvaise habitude ?
Dans un registre plus léger, la sympathique Virginie Guilhaume a également bien voulu revenir sur un autre épisode cocasse de la soirée : la remise du prix de l'Album de musiques électroniques à Kavinsky pour Outrun, qu'elle a transformé en un très franchouillard... "Outroune". Et là encore, celle qui s'est par ailleurs essayée à l'interview en anglais et la traduction instantanée au cours de la soirée a une explication à toute épreuve : "Pendant la préparation de l'émission, j'avais pris l'habitude de déconner sur les titres en anglais en les lisant avec un accent français très prononcé. Du coup, "outroune" est parti tout seul, quand j'étais sur scène. Ça m'a complètement échappé." Certes, mais ça lui a échappé... deux fois.