Aviator, mené par Leonardo DiCaprio, condense le meilleur du cinéma de Martin Scorsese : fresque flamboyante et ambitieuse étalée sur plusieurs dizaines d'années et dizaines de personnages, le film retrace la vie mouvementée et tragique d'un mythe hollywoodien, Howard Hughes, qui a navigué entre l'aviation, le cinéma et les finances. Le film idéal de ce vendredi 7 octobre pour passer une soirée-télé spectaculaire.
L'histoire : Milliardaire borné, inventeur audacieux, réalisateur incontrôlable, aventurier excentrique, personnage névrosé et séducteur insatiable, Howard Hughes est devenu un mythe. De son aventure avec Ava Gardner à son coup de foudre pour Katharine Hepburn, de sa passion pour l'aviation à sa dépression, Aviator retrace la vie d'une figure à part.
Plus jeune, Leonardo DiCaprio citait volontiers le relation privilégiée entre Robert De Niro et Martin Scorsese comme une source d'inspiration. Mais personne n'aurait pu se douter qu'à 36 ans et une vie amoureuse mouvementée, la star de Titanic aurait déjà tourné quatre films avec le cinéaste, devenant son "nouveau De Niro". Deux ans après leur première collaboration Gangs of New York et avant Les Infiltrés et Shutter Island, Aviator offre à DiCaprio l'un des rôles les plus forts de sa carrière.
Comme tout projet de cette envergure, Aviator regorge d'anecdotes. Tandis que Michael Mann développait le scénario avec Jim Carrey en tête pour le rôle-titre, il décide d'abandonner le projet et l'offre à Scorsese. Pour interpréter les rôles des actrices hollywoodiennes Katharine Hepburn et Ava Gardner, il pense d'abord à Cate Blanchett et Gwyneth Paltrow. La première, d'abord indisponible, a failli être remplacée par Nicole Kidman ; elle a finalement accepté le rôle, et remporté un Oscar pour sa prestation.
La seconde quitte le projet peu avant le tournage, et Kate Beckinsale (vampire sexy dans Underworld) est castée en urgence. Pour sa première apparition au cinéma dans le rôle de la starlette Jean Harlow, la chanteuse Gwen Stefani a simplement été repérée par le cinéaste sur une couverture de magazine. Jude Law (bientôt à l'affiche du nouveau Scorsese, Hugo Cabret), John C. Reilly(prochainement à l'affiche d'un fabuleux Carnage), Alec Baldwin, et Ian Holm (Le Seigneur des Anneaux) complètement le casting.
Avec ses 2h45 et son budget de 110 millions de dollars, Aviator est une oeuvre grandiose, qui affiche la même virtuosité et la même démesure que son personnage d'aviateur mégalomane. Mais c'est parce qu'il s'efforce de ne pas éviter les dérapages de cet homme visionnaire et incontrôlable que le film parvient à dépasser le simple biopic. Car il y a bien du glamour et des scènes impresionnantes dans Aviator (dont un crash d'avion en pleine ville, proprement hallucinant), mais il y a aussi et surtout le portrait d'un homme fragile, hanté par sa mère et terrorisé par le monde qui l'entoure. De là à y voir le dernier volet d'une trilogie sur l'ascension et la chute d'un homme ambitieux rongé par ses faiblesses, débuté avec Les Affranchis et Casino, il n'y a qu'un petit pas.
Aviator, de Martin Scorsese, à 21h sur Ciné + Premier