Rarement un rôle aura marqué avec autant de violence la carrière d'un acteur. Musicien désespéré et grotesque du délicieusement kitsch Phantom of the Paradise (1974) de Brian de Palma, William Finley est resté attaché toute sa vie au cinéma de genre et au réalisateur culte. Absent des écrans depuis six ans, il est décédé le 14 avril à 69 ans, après une longue maladie.
Avec lui, l'un des visages marquants du cinéma de Brian de Palma disparaît. Les deux hommes s'étaient rencontrés pendant leurs études, et le comédien avait participé à ses premiers essais, Woton's Wake (1962), Murder à la Mod (1968), The Wedding Party (1969) et Dionysus (1970).
Brian de Palma rencontre ses premiers succès avec William Finley. Après son petit rôle dans Soeurs de sang (1973), le duo marque les années 70 avec Phantom of the Paradise (1974), une réécriture du Fantôme de l'Opéra dans le milieu de la musique. Dans l'univers démesuré du cinéaste, l'acteur se révèle, inoubliable dans la peau d'un idéaliste broyé par le diable.
Un rôle marquant qui restera l'apothéose de sa carrière. Associé au cinéma fantastique, il devient un régulier de Tobe Hooper et tourne Le Crocodile de la mort (1977), Massacres dans le train fantôme (1981) et Marquis de Sade (1995). Fidèle à Brian de Palma, il réapparaît dans Furie (1978) et Pulsions (1980), plus en hommage qu'en acteur.
Sa dernière apparition au cinéma sera d'ailleurs dans Le Dahlia noir (2006), un polar de Brian de Palma avec Josh Hartnett et Scarlett Johansson.
L'annonce de la mort de l'acteur est apparue d'une bien étrange manière sur le site du réalisateur Edgar Wright (Shaun of the Dead, Scott Pilgrimm). Celui-ci explique avoir contacté William Finley après avoir retrouvé un de ses mails imprimé. Il a tenté de prendre contact avec lui, mais il a reçu une réponse de sa femme lui annonçant qu'il venait de mourir des suites d'une longue maladie. Une étrange coïncidence, à la hauteur de sa partition complètement folle dans Phantom of the Paradise.