Après un intense battage médiatique de plusieurs mois, proportionnel aux moyens mis en oeuvre par M6 et intensifié ces dernières semaines à coups de vidéos marquant bien l'orientation très virale de ce cru 2011, la deuxième saison du X Factor français faisait ses grands débuts, ce mardi 15 mars 2011. Le télé-crochet ouvert à tous, qui a passé avec succès l'épreuve du feu sur la petite cousine W9 pour sa précédente édition, se lançait dans le grand bain avec un épisode plus en forme de mise en bouche qe de révolution du genre.
On n'échappe pas à la règle du télé-crochet : prise de contact avec les candidats, plongée dans l'humeur générale, compilations de best of et de worst of, casseroles drôles et échecs larmoyants, qualifications controversées et réussites plébiscitées, les ingrédients incontournables sont au rendez-vous avec cet entrée en matière qui se veut un digest sur les phases d'auditions et de sélections menées par les quatre jurés en amont du lancement télévisé de l'émission. On vous rappelle le déroulement des sélections : au total, ils étaient près de 25 000, entre 16 et 88 ans, à postuler aux castings, avant d'être réduits à 400 pour les auditions en public. C'est là que le premier épisode de l'émission nous invite. Les 140 prétendants retenus à l'issue de cette phase entament ensuite "l'étape des trois jours" au Palais des Sports de Paris : la moitié est éliminée après la première épreuve - le duel, un contest vocal a cappella -, les autres passent un test de danse puis un tour de chant solo devant le jury. A l'arrivée, chacun des jurés partira avec six candidats représentant catégorie dans des lieux secrets, et en reviendra avec trois élus pour défendre les chances de sa catégorie.
Cette première diffusion de X Factor était l'occasion de mettre en place et de se confronter, déjà, aux questions qui seront autant de critères d'examen et de satisfaction concernant le nouveau format, annoncé avec tapage, de X Factor. Le niveau est-il effectivement encore plus élevé ? Le jury, désormais tétracéphale (composé, éclectique, de Christophe Willem, Henry Padovani, Olivier Schultheis et Véronic DiCaire), est-il pertinent et plaisant à observer ? La restitution du show en fait-elle un vrai divertissement ? Début de réponse avec les passages des candidats lors des sélections sur la scène du Palais des Sports de Paris.
D'emblée, aller simple express du meilleur au pire !
Le premier candidat arrive : Vincent Leoty. Auteur, compositeur, interprète et "coiffeur pour manger", il va interpréter Who wants to live forever de Queen. Christophe Willem semble captivé. En coulisses, Sandrine Corman a des frissons. Le candidat s'en sort plutôt bien, il met le public à ses pieds. Standing ovation pour Vincent ! Qu'en a pensé le jury ? Olivier Schultheis est ravi, tout comme Willem, qui a vécu "un moment magique". Padovani, lui, n'est pas emballé par cette prestation mais pense que le garçon a "un gros potentiel". Les auditions parisiennes commencent très fort ! Avec quatre "Oui", Vincent rejoindra la scène du Palais des Sports.
Le duo 2U composé d'Aurélie et Claire fait son entrée sur scène. Ceux qui ont vu, sur m6.fr et sur Purepeople, la vidéo diffusée en avant-première du numéro des deux demoiselles, savent d'ores et déjà qu'ils ne vont pas tarder à se tenir les côtes. Les deux femmes semblent très énergiques mais ont du mal à s'exprimer. Elles ont choisi When the rain begins to fall. Les 2U sautillent partout en tentant une choré approximative. C'est une catastrophe visuelle mais également auditive ! Apparemment, les deux copines pensaient qu'X-Factor partait à la recherche de comiques ! Ou... elles ont tout simplement vu de la lumière en passant ! Huées par le public, elles doivent arrêter leur show. Pas du tout découragées, les 2U semblent ravies et continuent de sauter partout. Schultheis commence : "C'était une catastrophe !" Padovani et DiCaire cherchent leurs mots. Willem est cash : "C'était d'une violence, moi je me suis pris une décharge en pleine tête !" "Laissez nous faire les L5", demande alors Aurélie (à peu près quinze fois !). C'était une CA-TAS-TRO-PHE !
Séquence casseroles !
Wanna be started de Michael Jackson se voit massacrée par un jeune homme qui ne parle pas un mot anglais. Christine Pentsch chante (si on peut appeler ça chanter !) Let it be des Beatles, l'accent anglais en moins. "Trop de voix de tête tue la voix de tête", selon Willem. L'Aigle noir prend un coup de massue grâce à Marie-Pierre, une des candidates qui fait un véritable massacre. Mais elle reste sûre d'elle et ne comprend pas pourquoi elle n'a pas séduit le jury : "C'était pas faux !"
Un coup de foudre est si vite arrivé...
Sarah Manesse a 22 ans et est présentée comme étant musicienne. Souriante et pétillante, elle va chanter Les Histoires d'A des Rita Mitsouko. Dès les premières notes, la candidate charme son public et le jury semble déjà conquis. Très énergique quitte à flirter avec le manque de souffle, elle s'empare de la scène avec un naturel déconcertant... et une bouche immense. La jolie brune ne manque pas d'humour et assure ! Standing ovation. "Tu as un talent incroyable, tu es magnifique, tu as tout pour plaire, je crois que tu ne te rend même pas compte", s'extasie Henry Padovani. "J'adore ton attitude", se fend Willem, utilisant un mot fétiche qui reviendra souvent dans sa bouche - souvent suivi d'un "mais", d'ailleurs. Les histoires d'amour se finissent parfois super bien dans X Factor : quatre "énormes" oui pour Sarah ! "Elle nous a même pas calculés, elle a chanté pour les gens" : Henry ne s'en remet pas. Quant à Christophe Willem, il bloque sur l'attitude. OK, Christophe, décloue-toi.
A l'heure de la pause déj' du jury, manifestement pas élaboré avec le concours d'un nutritionniste (le festin est sponsorisé par Pringles-Curly-Chipster), Véronic DiCaire nous régale d'une imitation (ben oui, c'est un peu son métier et sa seconde nature) de Madonna, soutenue par un Willem dandinant tout guilleret. Ce qui a le don de mettre de... mauvaise humeur un Schultheis qui aime jouer les ténébreux. Qu'on laisse le maestro se concentrer - ou se remettre de son intoxication auriculaire de la veille.
Le sourire de Mona, VRP de luxe des maisons de retraite !
La salle retient son souffle à l'entrée de Simone, dite Mona, "88 ans et demi, comme les enfants, qui "rêve de faire un CD pour défendre la cause des senior et des personnes maisons de retraite." La doyenne est pétillante : elle a de l'aisance sur scène, de la répartie, de l'humour, de la tendresse. Une aïeule qui en impose malgré son trac bien dissimulé, qu'elle avouera ensuite dans ce style qui lui sied si bien : "J'ai les pattes en caoutchouc et le coeur comme une mitraillette."
A la mémoire de son mari rencontré au temps de la libération, Mona chante la chanson des Amants de Saint-Jean. Mais avant tout, Véronic est bluffée par son talent d'entertaineuse : "Si vous ne connaissez pas les paroles, vous chantez la-la-la, si vous chantez faux, chantez quand même." Simone, pardon : Mona, elle, ne chante pas faux. Certes, elle oublie les paroles. Certes, elle n'a pas l'aura de Lucienne Delyle ni l'assurance vibrante de Piaf. Mais le public a bien toléré plusieurs semaines durant, non sans un peu de misérabilisme, un spectacle moins méritant de la part de Marthe Mercadier dans Danse avec les stars sur TF1. Henry Padovani salue une audition parfaite et s'émeut de son courage. Lucide au regard de son âge et de la finalité de X Factor (faire naître la carrière d'une star vendeuse de disques), Mona lâche en riant : "Pour la carrière, c'est fichu." Le jury met fin à l'aventure avec beaucoup de respect. Pour Mona, l'essentiel est assuré : la diva inattendue a réussi son numéro, et sa sortie.
Des oui à l'arraché - oui... mais non, mais oui quand même, si vous insistez
Medi et Samir Beninou ont déjà tenté leur chance devant Cheryl Cole (à qui ils ont arraché un oui très glamour), Simon Cowell et dans le X Factor britannique. Et ont frôlé la phase finale du jeu. Le duo Twen (jumeaux en marocain) fait son retour dans le X Factor français et s'attaque non plus à Lady Gaga mais au hit de Gnarls Barkley : Crazy. Les jumeaux font hélas assez rapidement grimacer les jurés, ce qui est rarement bon signe. Malgré un bon groove vocal et des passages en voix de tête bien négociés, les frangins payent-ils leur chorégraphies datées de l'âge d'or des boysbands et leurs égarements vocaux à hérisser les poils d'une Spontex ? Olivier Schultheis détourne le regard tant ses tympans semblent en souffrance (une dissection nous en apprendrait sans doute un peu plus sur ce mécanisme réflexe), Véronic semble plus que dubitative. Christophe et Henry se répandent en compliments, pendant qu'Olivier et Véronic s'insurgent en entendant des avis si positifs. "J'ai trouvé cela super raingard, super mal fait", synthétise avec justesse Olivier Schultheis. S'ensuit une passe d'armes glaciale entre Christophe et Olivier. Véronic finit par faire pencher la balance en faveur du oui. On est tenté d'ajouter, à la manière de Mylène Farmer : "...mais non." Pour Twen, ce sera "partir un jour"... un autre jour.
Martine a 19 ans. Son credo (qu'elle remâche bien avant de l'énoncer) : "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?" Ca s'annonce pas simple... Mais Christophe Willem distribue un premier bon point tout miel, gratis : "J'adore ton style." Quand c'est pas l'attitude... La demoiselle, genoux cousus, en minaude de plaisir. Mais s'attaque, contre toute attente, à Time is running out de Muse - plutôt inattendu, comme choix - avec une voix de chanteuse de bar quasi quinqua, avec le glamour de l'entertaineuse aguerrie et le timbre rugueux usé par la fumée de cigarette -- plutôt inattendu, comme voix. Ca marivaude avec la justesse, ça s'emballe dans des fioritures très personnelle, ça joue d'un vibrato étouffant qui nous fait croire qu'elle a pris les paroles de la chanson au pied de la lettre ("I'm drowning, asphyxiated") et est en danger de mort. Encore une fois, Christophe se laisse embarquer, Olivier est agacé : "Un truc qui m'insupporte, votre vibrato systématique. Il n'est pas contrôlé. Vous êtes largement sous le niveau." Véronic reste sur sa faim, Henry la trouve géniale. Comme pour narguer Olivier, après le premier non de Véronic, Christophe et Henry brandissent leur oui. Mais avec deux non contre elle, Martine ne passe pas le cut. Le ton monte : rebondissement, face à la déception de ses collègues, Olivier Schultheis propose à la jeune femme de refaire un passage avec un nouveau morceau, francophone. A suivre...
Interlude : Christophe fait sa tête de cochon, snobe les prestations suivantes (sympa pour eux...) et dit oui à un Gossip boy improbable et flippant juste "pour emmerder" les jurés qui ont dit non à sa Martine. Laquelle revient pour jouer son va-tout, après un accueil tout câlin par Christophe, sur Butterfly de Superbus. Pas vraiment le meilleur morceau pour mettre en valeur des capacités vocales. Olivier reste sceptique : moins crispé et moins crispant, le chant de Martine reste hésitant, monochrome et, malgré l'intensité réelle de son timbre, et ces belles finales résonnantes, bien peu convaincant. "J'aime bien ton timbre, mais c'est trop faible, la justesse, le feeling, ce n'est pas là, c'est mort." Mais Véronic joue les anges salvateurs : son non transformé en oui donne le sésame à Martine. Nous coller du Alicia Keys dans les oreilles pendant que les larmes de joie coulent sur ses joues ne nous dupera pas pour autant...
Y a-t-il du X Factor en province ?
La deuxième partie de l'émission est consacrée aux sélections en province. Direction Marseille puis Lyon. Arrivée matinale en limousine dans la liesse. Christophe Willem fait son petit ménage au son du générique de Desperate Housewives, mais Véronic and co. entonnent I Gotta Feeling : rien de tel pour faire monter la température.
John, un candidat androgyne qui a passé des heures sur son brushing (normal pour un coiffeur) pour ressembler peu ou prou à la star planétaire Cindy Sander ou à une idole de soap opera. Quoique, ce n'était peut-être pas intentionnel. John Lablonde interprète, à sa manière, le merveilleux It's so quiet de Björk. Audacieux. Cabaretier, quasi Korn quand il feule les cris, ou encore allumeur/se à la Marilyn, John propose un numéro... hum... magnifique. "Je vous aurais bien comme copine", lâche Véronic ; "moi aussi", répond John, coquin(e). "Très faible" pour Christophe, "faiblard" pour Olivier, John récolte un non de raison de Véronic, mais un oui totalement inexplicable (sauf par le coup de foudre sur la tignasse Michèle-Torresque) de Christophe et un autre d'Olivier. Eh oui, tout arrive. A Henry Padovani de faire la décision : mais on le voit incapable de dire non. Alors, quand il se tourne vers le public, on sait d'avance quelle sera l'issue : John est qualifié ! Les jurés semblent prêt à s'engager dans de gros chantiers avec leurs futures catégories...
Raphaël, étudiant en musicologie - ce qui lui vaut une salve d'applaudissements (désolé pour tous ceux qui font des sciences humaines, apparemment c'est moins populaire). Avec ses grands yeux vitreux et sa barbe de trois jours, Raphaël l'étudiant en musicologie se risque à revisiter un classique ténébreux et bouleversant du très regretté Alain Bashung : La nuit je mens. Exercice kamikaze au possible, cette prise de risque est payante. Statique et doté d'une diction pas toujours très gracieuse, Raphaël nous livre une version habitée, qui monte élégamment en intensité, servie par une voix pleine, ronde, dense et qui a la part de mystère qui sied à une telle chanson. "Vous chantez avec intelligence, ça s'appelle le talent", commente Christophe en lâchant un premier oui. Trois autres suivent sans coup férir : Véronic est sous "le charme de ce mec", Olivier ressent un "super musicien".
Les mini-girls font leur show
Cassandra, une des benjamines de cette phase du haut de ses 16 ans, envoie une version culottée et franglai-isée du Qui de nous deux de M : ça passe. Dans la foulée, Valentine envoie du bois sur All by myself, tube de Céline Dion dont on devrait interdire l'interprétation aux chanteuses non confirmées : quatre oui dont un de Véronic DiCaire-Dion, synonymes de Paris. Anaïs, 16 ans, malgré sa justesse très discutable, emporte elle aussi l'adhésion du club des quatre avec son timbre de voix calqué sur celui d'une certaine Coeur de pirate.
Too much ! Vous reprendrez bien un peu de dingos ?
A Lyon. Mathieu, jeune chauffeur routier. Six ans de volant, et autant d'entraînement dans sa cabine. Avec une telle préparation, on s'attend à tout... sauf à ça : Désolé, le tube qui révéla le groupe controversé Sexion d'assaut. Mathieu aimerait être un mélange de Chris Brown et d'Usher. Deux garçons qui ont pour eux de chanter juste. Déjà, ça fait une grosse différence, parce que pour Mathieu, le chant, c'est pas ça. Pas du tout. "Tu as des fréquences interdites", commente avec esprit et douleur Olivier Schultheis. C'est "J'ai dû côtoyer le pavé" qu'il a dit, ou "J'ai fait brûler le poisson pané" ? On n'a pas bien entendu. Ouais, la diction non plus, c'est pas ça. Mais le jeune homme fait preuve de beaucoup de fraîcheur, acceptant les railleries du jury avec coolitude. Après quatre non "sans rancune", Mathieu repart avec le sourire, prêt à rouler vers d'autres karaokés.
Yvette, une métisse suisse qui nous propose une nouvelle Céline Dion. Plus Céline que Dion. Et encore. Après ce Pour que tu m'aimes encore mémorable de kitsch et de tenue pas très divaesque étalée sur la scène du Palais des Sports, Christophe se laisse même aller à un "énorme ou...non". Yvette, tente le coup des jumeaux.
La suite n'est pas de meilleur goût : une autre recalée probable de A la recherche du nouveau Michael Jackson exhibe une chorégraphie (on appelle encore ça comme ça ?) qui met mal à l'aise. Henry Padovani cerne parfaitement la candidate : "complètement barrée."
La palme est sans aucun doute à mettre au crédit de cette diva suisse obtenue par un croisement de Perez Hilton et de... de quoi, d'ailleurs (un Poméranien, peut-être...) ? "Je suis très connue dans mon quartier, je connais presque tous les commerçants, ils m'appellent la reine", avance cet ovni qui nous vient de Suisse. Ce n'est pas très respectueux de la neutralité que d'attaquer aussi sauvagement l'oeuvre de Lara Fabian...
Pour Véronic, c'est la Saint Valentin !
Valentin, le roi du "Faut toujours positiver", débarque avec un medley dancehall-reggaeton a cappella. Mais il faut un peu de musique, pas seulement du flow, pour convaincre le jury : le garçon y va sur... Georgia on my mind de Ray Charles. Quite a masterpiece... Et là, ô merveille : l'énergie brute de l'ambianceur devient velours caressant d'un chanteur talentueux, doté d'un timbre aux finales superbement râpeuses. "La meilleure chose que j'ai pu voir", résume Christophe. "Tu touches d'âme à âme les gens (...) Il y a quelque chose de solaire qui se dégage de toi." Henry a eu des frissons : "Tu donnes du sens à des émissions comme celle-là (...) Tu pourrais être une petite star, tu vois." Et Véronic est subjuguée : "Attendez, Valentin, je vais ramasser ma mâchoire. Je suis sur le cul. Franchement, je vous aime, moi, je vous aime." Quatre oui bien logiques pour le coup. Get ready, clubbeurs et fans de crooner : Valentin is coming to Paris.
Après tant d'émotions, un petit bêtisier-focus sur Christophe Willem, bien enlevé sur une chanson entraînante d'Alphabeat, apporte une nouvelle respiration : la séquence se résume en majeure partie à une compil' des chorégraphies de bureau du juré Willem, le grain d'extravagance de ce jury.
Les sélections lyonnaises s'achèvent avec quelques prestations de groupe. Le quatuor Bran' Nu Vibe offre une relecture pêchue et vibrante du classique gospel écrit par Curtis mayfield pour The Impressions : People get ready. Dès que ça sait chanter et qu'il y a de l'écoute, de l'oreille musicale, on touche au sublime, et le jury est récompensé de sa longue tournée par des moments comme celui-là. On a l'impression de revoir les premiers émois de Marc Cerrone avec le groupe Basilic dans la premère saison de X Factor. "Le groupe qu'on attendait, il est là (...) En France, il n'y en a pas de ce niveau-là", s'enthousiasme Christophe, prêt à revenir sur ses précédentes déclarations pour coacher les groupes. "Exceptionnel". "Des voix modernes". "Vous irez très loin dans la compétition", prophétise Henry. "Quatre oui avec un respect, une joie..." : même le peu effusif Olivier Schultheis est à court de superlatifs.
La bande-annonce de la semaine prochaine nous laisse entrevoir quelques alléchantes casseroles, des pics de testostérone et de tensions, et d'autres prestations prometteuses, évidemment.
En rôdage... Verdict : Peut mieux faire !
Attendu par le public, voire les publics (celui de X Factor saison 1, en moyenne 650 000 téléspectateurs, celui de Nouvelle Star, que ce X Factor 2 remplace, et les néophytes), présenté avec ambition par la production, le X Factor nouveau ne laisse pas à ce stade voir le sensationnalisme digne de la version de référence outre-Manche qu'il a promis. C'est normal : ces phases d'auditions ne sont que des préliminaires, permettant une immersion progressive dans le concept.
Cette prise de contact livre toutefois quelques clés. Au chapitre réalisation/montage, on en reste à une architecture semblable à ce qui a déjà été fait, notamment pour la première saison du télé-crochet. Difficile de ne pas faire de zapping et de ne pas rubriquer, à ce stade de la compétition et vu le nombre des candidats, casseroles, séquences émotion et séquences délire, zooms sur le jury, etc. Les enchaînements, les habillages musicaux, les commentaires en voix off répondent finalement à une formule assez conventionnelle, qui a fait ses preuves et parvient à ne pas s'essouffler.
En revanche, on notera que la dynamique d'un jury à quatre, encore un peu tendre et en rôdage tout de même, s'annonce efficace, enrichie de profils très contrastés. On remarquera également que la présence d'un publi lors de l'étape des auditions, une des innovations de cette saison 2, dope la dimension spectacle. Un bon point. Quant au niveau, que les jurés ont vendu comme très très élevé dans la campagne de teasing qui a précédé le lancement, il est encore un peu tôt pour le vérifier.
Les téléspectateurs ont réservé quant à eux un accueil prudent à l'arrivée du X Factor sur une grande chaîne : le programme a enregistré une moyenne de 3,3 millions d'adeptes (soit 24,1% de part d'audience), mais avec une courbe croissante au long de la diffusion - de 2,4 millions de téléspectateurs en ouverture à 4,2 millions à 22h45, heure à laquelle M6 était en tête des audiences, devant, même, Les Experts de TF1. Encourageant, donc, d'autant que les cibles privilégiées, à savoir les jeunes (15-34 ans) et les femmes, ont été plus particulièrement réceptifs.
Pour retrouver en vidéo les moments marquants de cette première salve de prétendants au X Factor, direction www.m6.fr et www.m6bonus.fr.G.J.