Le 18 novembre 2011, Yannick Noah écrivait une tribune polémique dans les pages du journal Le Monde. L'Espagne et ses sportifs dominaient alors outrageusement certaines des disciplines phares, à l'image du football, du basketball ou encore du tennis. Dans ses propos, l'ancien sportif accusait à demi-mots les Espagnols d'avoir recours à des produits stupéfiants... Quelques jours plus tard, un ancien arbitre de tennis accusait à son tour le dernier Français vainqueur de Roland-Garros de s'être lui aussi dopé. Son procès pour diffamation s'est ouvert ce mardi 19 février.
Les mots de Yannick Noah avaient à l'époque provoqué un tollé, aussi bien du côté des sportifs espagnols que du côté tricolore où David Douillet, alors ministre des Sports, s'en était pris vertement à l'icône nationale. Le 25 novembre, le chanteur était à son tour accusé de dopage, par Milan Sterba, un ancien arbitre international : "Cela m'a mis en colère, car il se permet de lancer des accusations sans avoir la moindre preuve de ce qu'il avance. Le pire, c'est que cela vient d'un homme qui n'a pas toujours été très honnête." Sur le site 20minutes.ch, il dénonçait clairement les pratiques de Yannick Noah. "C'était de notoriété publique que Noah prenait des produits. J'ai été témoin de ses pratiques lors de son succès à Roland-Garros. Une victoire qu'il n'aurait jamais dû conserver", confiait-il alors, affirmant qu'il était sorti du court à plusieurs reprises et "revenait à chaque fois les yeux explosés".
Hier, donc, l'avocat de Yannick Noah, absent de l'audience car retenu aux États-Unis où il a assisté au All Star Game où évoluait son fils Joakim, a demandé à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris la condamnation en diffamation de Milan Sterba pour ses "propos indiscutablement diffamatoires". Me William Bourbon a rappelé les propos de son client tenus dans Le Monde, où il accusait les Espagnols d'avoir trouvé "la potion magique", et pointé du doigt l'acharnement par la suite de Milan Sterba à l'encontre de son client. Le procureur a pour sa part estimé que la diffamation semblait "parfaitement constituée", tout en précisant que le journal ne devait pas être poursuivi. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 2 avril...