La vie d'Yvan Colonna ne tient qu'à un fil. L'homme de 61 ans, jugé coupable de l'assassinat du préfet Claude Erignac, a été agressé ce mercredi 2 mars par un autre détenu de la prison d'Arles où il était incarcéré. Transféré dans un hôpital de Marseille, son pronostic vital est à ce jour toujours engagé. L'auteur de l'agression est visé par une enquête pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et a été placé en garde à vue et entendu par les autorités. Selon les informations qu'a obtenues RTL, l'origine de l'agression est d'ordre religieux. Le Camerounais de 36 ans n'aurait pas supporté qu'Yvan Colonna insulte Dieu, un blasphème qui méritait donc, selon lui, le comportement qui a suivi.
Yvan Colonna se trouvait dans la salle de musculation quand l'autre détenu s'en est pris à lui. Ce dernier était auxiliaire dans l'établissement pénitentiaire d'Arles et faisait le ménage au moment des faits. C'est ainsi qu'il a pu se retrouver seul sans surveillance avec Yvan Colonna. Il explique avoir étranglé puis étouffé sa victime. Jusqu'alors, aucun incident de ce genre n'était survenu entre les deux détenus. L'enquête ayant été confiée au parquet antiterroriste, l'agresseur devrait être transféré à Paris dans les prochaines heures.
La vie d'Yvan Colonna a basculé après l'assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1988. Après de longues années de cavale, le Corse est interpellé et jugé dans l'affaire. S'il a clamé son innocence tout le long du procès, le tribunal le juge finalement coupable de l'assassinat et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité. Incarcéré dans la prison de Fresnes, il est finalement transféré à Toulon pendant un an avant de devenir l'un des détenus de la prison d'Arles. Durant son séjour en prison, Yvan Colonna a épousé Stéphanie, avec qui il a eu un fils, Joseph, né en décembre 2011. En 2018, sa femme avait d'ailleurs interpellé Emmanuel Macron lors d'un déplacement pour que son mari soit rapatrié en Corse afin que leur fils puisse voir son père. En vain.