Son parcours en a fait une véritable icône pop. De Pierre et Gilles à Karl Lagerfeld, Zahia Dehar a charmé tous ses collaborateurs. À l'affiche du film Une fille facile de Rebecca Zlotowski à partir du mercredi 28 août 2019, la beauté franco-algérienne conserve pourtant une part d'ombre en elle : son passé. Car si le public français la connaît aujourd'hui, c'est à cause d'une sordide histoire mêlant football et escorting qui remonte à l'année 2010. "L'affaire Zahia", comme on l'appelait à l'époque, a failli la pousser à commettre l'irréparable.
"Je l'ai vécu comme un choc et une catastrophe, bien sûr. J'ai eu le sentiment que, alors que ma vie adulte commençait à peine, je n'avais plus d'avenir, se souvient-elle dans les colonnes des Inrocks. Je me suis sentie bloquée dans une case, celle des femmes bannies, lapidées. Je me suis sentie vraiment très mal. Je pensais même à me suicider, parce que je croyais qu'il n'y avait plus de vie pour moi. Je me sentais comme un monstre qu'il fallait cacher".
Preuve que la jeune femme de 27 ans a du recul vis-à-vis de sa jeunesse compliquée, elle a accepté de prendre le risque d'un rôle très proche de ce qu'elle a vécu. "Un jour, il a fallu avancer. Je n'avais pas le choix", poursuit-elle chez Gala.
Bafouée par toute une nation, Zahia Dehar a heureusement pu compter sur sa maman... alors même que personne dans sa famille n'aurait soupçonné ses activités extrascolaires. "Ma mère l'a appris à la télévision et a été très choquée, se souvient-elle auprès des Inrocks. Mais elle n'a à aucun moment été agressive avec moi. Elle était plutôt inquiète. J'étais très mal. Jusqu'à ce que je me dise que ce que j'avais fait n'était pas un crime. Je n'avais pas à me dire que j'étais coupable d'un penchant sexuel."