Biographie
- Naissance : 26 octobre 1951, Brooklyn
- Âge : 73 ans
- Signe astrologique : Scorpion
- Résidence : Etats-Unis
Compter parmi les peintres contemporains les plus réputés et faire en parallèle une carrière de réalisateur de cinéma, c'est ce qu'a réussi Julian Schnabel.
Julian Schnabel naît à Brooklyn le 26 octobre 1951. Son père, un juif tchécoslovaque, a émigré aux Etats-Unis à l'âge de 15 ans. Sa mère est prédicatrice au séminaire théologique juif de New York. Mais quand il a 13 ans, la famille Schnabel déménage pour s'installer à Brownsville, une ville moyenne du Texas, à la frontière avec le Mexique, où il se découvre des affinités pour l'art et se confronte à l'art mexicain ainsi qu'à l'iconographie catholique, très présente dans la région. Il étudie les beaux-arts à l'université de Houston, Texas, où il est diplômé en 1973, puis il obtient une bourse du Whitney Museum Of Art de New York.
A 25 ans, il tient sa première exposition à Houston, en 1976, puis il visite l'Europe en 1978, et s'imprègne, à Barcelone, du travail de Gaudi qui va l'inspirer nettement. De retour à New York, il obtient sa première exposition personnelle dans la capitale de l'art en 1979, dans une galerie de la 5e avenue. En 1980, il est invité à la Biennale de Venise, l'un des événements majeurs de l'art contemporain.
Julian Schnabel devient rapidement un des fers de lance des courants néo-expressionnistes et trans-avant-garde. Son travail, peint sur des bâches géantes ou des supports en bois sur lesquels il colle des mosaïques d'assiettes brisées, le fait devenir la star de l'art contemporain, un personnage mondain, truculent, à une période où le marché de l'art est florissant. Une santé financière dont il profite en vendant ses oeuvres à des prix records. Son succès foudroyant est alors remis en question quand arrive sur le marché un jeune émigré haïtien au génie précoce et rapidement adoubé par Andy Warhol : Jean-Michel Basquiat.
Il sera le sujet de son premier film, car Julian Schnabel, tout en continuant sa carrière de peintre, veut se lancer dans le cinéma. En 1996, il réalise donc Basquiat, un biopic ainsi qu'une interprétation personnelle de la comète de l'art morte d'une overdose en 1988 à New York, à 27 ans, et devenue depuis l'artiste contemporain dont la cote est la plus élevée. Dans ce film appliqué, il fait jouer quantité d'acteurs célèbres : son ami Dennis Hopper, lui-même collectionneur d'art, mais aussi David Bowie (dans le rôle d'Andy Warhol), Benicio Del Toro, Tatum O'Neal, Gary Oldman, Willem Dafoe, Courtney Love, ou encore Christopher Walken.
Il poursuit avec un autre biopic, Avant la nuit, qui raconte, à la façon de Schnabel, la vie de l'écrivain cubain Reinaldo Areas, qui participa à la révolution cubaine avant d'être censuré et poursuivi par Fidel Castro pour son homosexualité revendiquée, puis qui émigra à New York où il se suicida en 1990, atteint du sida. Le film rapporte à Julian Schnabel le Prix du Jury de la Mostra de Venise, ainsi que le prix d'interprétation à son acteur Javier Bardem.
En 2006, il réalise l'adaptation du livre de Jean-Dominique Bauby, victime d'un locked-in syndrome, Le Scaphandre et le papillon. C'est une production française, avec Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric, Patrick Chesnais, Niels Arestrup, qui rapporte à Julian Schnabel le Prix de la Mise en scène à Cannes, deux Golden Globes, deux César pour sept nominations, ainsi que quatre nominations aux Oscars. La même année sort un concert de Lou Reed filmé deux ans plus tôt par Schnabel, Berlin : Live at St. Ann's Warehouse.
En 2010 sort Miral, un film adapté du roman de Rula Jebreal, sa compagne d'alors, et présenté à la Mostra de Venise avant de sortir en France. Il présente aussi à Venise son dernier film en date, At Eternity's Gate, sur les dernières années de la vie de Vincent Van Gogh (2018), avec son acteur fétiche Willem Dafoe dans le rôle-titre et sa famille d'acteurs (Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric, Niels Arestrup, Anne Consigny...).
Si cette double carrière au cinéma a rapidement été évaluée à sa juste valeur, plutôt que comme un hobby, Julian Schnabel continue de créer et d'exposer, travaillant depuis 2010 des polaroids retouchés, pris avec un appareil construit spécifiquement pour lui par la compagnie Polaroid. Son oeuvre, outre des expositions temporaires événementielles, est présente dans les collections permanentes de la plupart des grands musées d'art contemporain - la Tate Modern à Londres, le Centre Pompidou à Paris, le Reina Sofia à Madrid, le MOMA à New York.
La vie sentimentale du Falstaff de l'art contemporain a été mouvementée. Il épouse en 1980 la styliste de mode belge Jacqueline Beaurang, avec laquelle il a trois enfants : la peintre et réalisatrice Lola Schnabel, la poétesse et actrice Stella Schnabel, et le marchand d'art Vito Schnabel.
Avec sa deuxième épouse, l'actrice espagnole Olatz Lopez Garmendia, il a des jumeaux, Cy et Olmo.
Entre 2007 et 2011 il partage la vie de l'écrivain palestino-italien Rula Jebreal.
En 2013 il a un cinquième enfant, un fils, avec la mannequin danoise May Andersen, qui fut en couverture de Playboy et un ange de Victoria's Secret.
Après leur séparation en 2014, il partage la vie de l'architecte d'intérieur suédoise Louise Kugelberg, dans son Palazzo Chuppi, une ancienne écurie qu'il a transformée en palais, de style italien, dont les cinq étages peints en rose sont impossibles à manquer, sur la 11e rue, à Manhattan.