Ce n'est pas la première fois qu'il s'exprime sur son handicap, mais à chaque fois qu'il évoque le sujet, Matthieu Lartot cherche à faire entendre la voix des personnes handicapées. Le journaliste sportif de 44 ans a annoncé en avril dernier être atteint d'un cancer au niveau du genou droit. Une récidive de la maladie qui l'a touchée lorsqu'il était jeune et qui l'a obligé cette fois à se faire amputer. Une épreuve que ce dernier a su affronter avec courage afin de revenir juste à temps pour la Coupe du monde de rugby, qui s'est tenue en France en septembre dernier.
Depuis qu'il s'est exprimé publiquement sur sa maladie et son handicap, le journaliste spécialisé dans le rugby n'hésite pas à faire entendre sa voix. Il y a quelques semaines, Matthieu Lartot a pointé du doigt les coûts démentiels liés au handicap et le 1er décembre dernier, dans une interview accordée à L'Équipe, il a tenu à évoquer une autre problématique bien réelle. "Parmi les gens victimes de handicap, 12 % d'entre eux sont rétrogradés professionnellement lorsqu'ils retrouvent leur métier", révèle-t-il. Un chiffre marquant et qui montre bien toutes les difficultés que rencontrent les personnes touchées par le handicap.
Malgré cette statistique inquiétante, le journaliste, qui a récemment évoqué la difficile adaptation à sa prothèse, n'a pas vraiment eu peur pour son poste : "Non, je n'ai pas craint d'être remplacé à France Télé, seulement d'être, moi-même, en incapacité physique. Mais mon employeur m'aide beaucoup. Pendant la Coupe du monde, je n'étais pas certain de pouvoir assurer une journée de marche et on avait fait en sorte que quelqu'un m'accompagne pour être au soutien."
C'est donc un Matthieu Lartot confiant qui a repris son métier de commentateur en septembre dernier, avec un moment fort lors du match du XV de France face à la Namibie. "C'était le seul match des Bleus qu'on diffusait dans ce Mondial et l'engouement autour de moi m'a un peu dépassé. Une tribune qui se lève en scandant votre nom, vous n'y êtes pas habitué", raconte le grand copain de Fabien Galthié, avant de conclure : "Les mois précédents, j'avais reçu énormément de messages de soutien mais ce jour-là, cela se manifestait sous mes yeux, par un rapport presque charnel avec les gens qui me touchaient, m'encourageaient."