Comment livrer une autopsie fiable, près de quatre mois après la mort ? C'est la question qu'ont dû se poser les médecins en charge du cas de Karine Esquivillon. Cette mère de famille de 54 ans avait été tuée par son compagnon, Michel Pialle, après lui avoir annoncé qu'elle le quittait. D'abord dissimulé par son mari dans les bois, son corps avait été retrouvé en juin dernier par les enquêteurs après les aveux de celui-ci.
Qui, après avoir joué les maris éplorés et écumé les plateaux de télévision pour regretter l'absence de sa femme, a fini par admettre son meurtre. Mais accidentel selon lui : il a en effet raconté aux enquêteurs que c'est en prenant des photos pour vendre son fusil que l'arme lui aurait glissé des mains et qu'un coup serait parti en direction de la mère de ses trois enfants. Une version répétée devant les enquêteurs... et qui correspondrait plutôt à l'autopsie dont les conclusions viennent de tomber selon BFM TV.
En effet, ils auraient retrouvé "une seule balle dans le thorax", ce qui "ne contredit pas la version de son mari" selon eux. Les médecins auraient également expliqué que le cadavre n'aurait "pas reçu de coups". Sauf qu'au vu de l'état du corps, ces conclusions seraient selon eux à prendre avec beaucoup de précautions.
De toute façon, pour la famille, pas question même d'imaginer la thèse de l'accident. "Cette autopsie n'infirme pas la version de Michel Pialle, mais elle ne la confirme pas non plus", ont réagi les avocats des cinq enfants de Karine Esquivillon (deux sont nés d'une union précédente), qui ont également qualifié sa version "d'invraisemblable". Pour ces derniers, la dissimulation du corps de leur mère et la mise en scène de Michel Pialle, qui avait été jusqu'à envoyer des textos à sa fille cadette avec le portable de la quinquagénaire, est insupportable.
"On espère qu'il ne ressorte jamais (de prison), ne revoie jamais la lumière du jour, qu'il ne puisse jamais refaire de mal à une femme", avait réagi sa fille aînée Eva-Louise lors d'une interview pendant laquelle, choquée, elle avait décrit son père comme un "maniaque du contrôle, un pervers et un mythomane". "Je voyais qu'il mentait sur beaucoup de choses, qu'il était totalement dans une autre réalité que moi-même je ne comprenais pas", avait également confié la jeune fille, très digne aux côtés de son demi-frère.
Désormais, c'est aux magistrats de faire le jour sur ce qui s'est vraiment passé. Récemment, l'arme a été retrouvée et sera donc elle aussi analysée. Pour qu'enfin, Karine Esquivillon puisse reposer en paix...