Jacques Rançon est de nouveau à la barre pour le procès en appel du meurtre d'Isabelle Mesnage en 1986, qui s'est ouvert à Laon dans l'Aisne. Surnommé le "tueur de la gare de Perpignan", l'ancien cariste-magasinier de 62 ans avait été condamné en 2021 à 30 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre en 1986 de la jeune femme, partie randonner et retrouvée morte à la lisière d'un bois. En 2018, comparaissant pour un précédent procès devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales, il était revenu sur son passé...
Devant la justice en 2018, Jacques Rançon a été jugé pour avoir tué, violé et mutilé Mokhtaria Chaïb en décembre 1997 et Marie-Hélène Gonzalez en juin 1998. Il avait été alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Devant la mère d'une des victimes et la justice, il était revenu sur son vécu. "Quand j'étais petit, mes parents étaient déjà à la retraite. Le père. Et la mère, elle n'a jamais travaillé, elle ne savait ni lire ni écrire, elle était simplette et mon père était maçon. Tous les jours, il allait à la pêche, il ne s'occupait pas de moi. Il s'en foutait. Il ne m'a jamais frappé, c'est ma mère qui me battait. Quand je faisais des conneries. Un jour mon père a voulu taper sur ma mère, je me suis mis entre eux et il n'a plus jamais réessayé."
Face à la cour, il raconte son enfance malheureuse, dans une maison de bois avec des parents peu aimants et sans ami : "J'étais le pestiféré du village." Son père, mort d'un cancer du poumon, a eu 13 enfants avec sa première femme, qui est morte, puis 4 avec sa mère. Une fratrie qu'il a peu connue, son père mettant dehors ses enfants devenus majeurs et son jumeaux est décédé un mois après sa naissance.
Adolescent, Jacques Rançon est tombé dans la délinquance pour son goût des voitures : "Avec un copain, on volait des voitures. On en a volé 48." C'est aussi à cette époque qu'il commet sa première agression sexuelle contre une jeune fille de son âge, 16 ans. Elle ne portera pas plainte, dissuadée par les autorités face à ce qui est décrit comme un "pauvre malheureux".
C'est ainsi que Jacques Rançon était revenu sur son passé pour des faits qu'il a reconnus. Lors de ce procès, il était aussi accusé d'avoir essayé de violer une troisième femme et d'avoir laissé pour morte une quatrième. En 1992, il y a également violé une femme sous la menace d'un couteau, fait pour lequel il a été condamné à huit ans de prison.