Le 20 septembre sortira dans nos salles le film Ça. Un long métrage dont on sait déjà qu'il bénéficiera d'une suite. Réalisé par Andrés Muschietti (à qui l'on doit le génial Mama), Ça n'est autre que l'adaptation du roman culte de Stephen King, It, qui a popularisé le clown comme figure horrifique prête à hanter nos peurs les plus profondes.
L'histoire de Ça : plusieurs disparitions d'enfants sont signalées dans la petite ville de Derry, dans le Maine. Au même moment, une bande d'adolescents doit affronter un clown maléfique et tueur, du nom de Pennywise, qui sévit depuis des siècles. Ils vont connaître leur plus grande terreur... Au casting, on retrouve Bill Skarsgard (le frère d'Alexander et Gustaf) dans la peau du clown tueur, mais aussi, parmi les jeunes acteurs, Finn Wolfhard (l'un des héros de Stranger Things).
Dévoilée fin mars, la première bande-annonce a glacé le sang de plusieurs millions de personnes et a même battu un record. Selon le site Deadline, le trailer a été vu plus de 197 millions de fois en 24 heures, une performance bien supérieure aux 139 millions de visionnages enregistrés en décembre dernier par Fast & Furious 8, précédent détenteur de ce record online. Le Top 5 est complété par La Belle et la Bête (127,6 millions de vues), Cinquantes nuances plus sombres (114) et Star Wars - Le Réveil de la Force (112).
Oui mais voilà, si le très flippant clown de Ça a affolé les compteurs, il fait également flipper les véritables clowns de métier. Mais pas pour les mêmes raisons. "C'est mauvais pour les clowns", souligne aindi Guilford Adams, un Californien de 42 ans qui, une fois sous le costume de Gilly, officie en tant que clown. "C'est en train de ruiner notre business", surenchérit un autre surnommé Mr. Nick.
Vous l'aurez compris, le métier de clown est en train de connaître une très mauvaise publicité avec la bande-annonce et bientôt la sortie de Ça. Selon Mel Magazine, beaucoup de clowns de profession craignent que les parents, terrorisés à l'idée que leurs enfants puissent l'être tout autant, ne louent plus les services de clowns comme c'est souvent le cas lors d'anniversaires. Mr. Nick en fait déjà les frais, puisque le trafic sur sa page Yelp a considérablement chuté dans les jours qui ont suivi la publication de la bande-annonce. "Ca n'a jamais été aussi dur d'être clown qu'aujourd'hui", peut-on lire sur le site.
"Les choses commençaient tout juste à se normaliser, puis le trailer de Ça est sorti et désormais, 'c'est reparti pour un tour'", témoigne un autre clown. Et il n'a pas tort. Son corps de métier a beaucoup souffert de l'imaginaire des clowns dans la pop culture. Tout a commencé dans les années 1980 avec John Wayne Gacy, un serial killer de Chicago qui a violé et tué une douzaine de garçons durant les années 1970 et dont le passe-temps était de divertir les enfants du quartier sous le nom de Pogo le Clown. Condamné à la peine de mort par injection létale, Gacy a transmis un héritage se soldant par une forme d'aversion pour les clowns.
Le roman de Stephen King, sorti en 1986, s'est chargé de parfaire cette mauvaise réputation, avec 1000 pages devenues cultes autour de l'histoire Pennywise. Quatre ans plus tard, ce livre était adapté dans la petite lucarne. Il aura fallu attendre 25 ans avant de voir le flippant Pennywise reprendre du service, cette fois-ci au cinéma... "C'est une profession mourante, conclut Guilford Adams. L'ultime piqûre de cela, c'est que ça va éloigner des jeunes consommateurs d'une forme d'art qui est douce et sympathique et qui ne parle pas des Kardashians et Minecraft."