Il a été sacré meilleur acteur pour son rôle dans le film Pacifiction, tourment sur les îles. Lors de la dernière cérémonie des César, qui a pris place sur la scène de l'Olympia de Paris le 24 février dernier, Benoît Magimel est reparti en soulevant son trophée. Autant dire que la tournée promotionnelle, dans le cadre du long-métrage signé Albert Serra, est loin d'être terminée. Et pendant longtemps, cet exercice a été une véritable phobie pour le comédien, qui avait beaucoup de mal à se prêter au jeu.
Cette aversion lui avait valu le curieux surnom de "prince du silence", comme Benoît Magimel l'a rappelé dans Totémic, le podcast de France Inter. "Maintenant je parle beaucoup plus facilement, parce que j'ai fait un tour de piste quand même, a-t-il assuré. Mais c'est vrai que j'étais catalogué cauchemar des journalistes. Parce qu'à chaque fois on me posait des questions, et je disais 'Ca ne vous regarde pas'. Naturellement, ça me faisait bizarre de me livrer à des gens que je ne connaissais pas. Et puis quand on vous pose des questions que vous ne vous posez absolument pas, c'est très curieux. Faire de la promotion c'est un exercice, c'est un langage à maîtriser. J'étais admiratif des gens qui donnaient l'impression de se livrer et qui ne disaient rien."
J'ai considéré que c'était un abus
Aujourd'hui, c'est sans mal qu'il se livre sur son quotidien de papa, sa vie avec Margot Pelletier ou encore sa relation passée avec Juliette Binoche. Ses amours, ses emmerdes... Benoît Magimel a longtemps préféré les garder pour lui. Et pour cause. "Je vais vous dire la vérité, quand j'avais 13 ans, j'adorais me livrer, a-t-il avoué. J'adorais raconter des choses sur moi parce que j'en rajoutais un peu et que les gens me regardaient avec des grands yeux. Mais je me suis livré avec un ou deux réalisateurs et je ne les ai pas revu après. Et je me suis dit, ils te font parler et ils utilisent ces choses personnelles. A leur intérêt, pour faire leurs films, pour écrire des rôles. Et je trouvais ça très dérangeant. J'ai considéré que c'était un abus..."
Retrouvez l'interview intégrale de Benoît Magimel dans le podcast Totémic de France Inter.