L'interview politique de la matinale de RMC/BFMTV est souvent musclée. Et ce n'est pas le remplacement de Jean-Jacques Bourdin, écarté de l'antenne depuis les accusations de tentative d'agression sexuelle, par Apolline de Malherbe qui change la donne. En effet, l'animatrice de l'émission, aguerrie depuis des années au poste d'intervieweuse, a eu un échange particulièrement vif et tendu avec son invité, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les dossiers que doit traiter le ministère de l'Intérieur sont délicats et souvent sources de tensions. Sur le plateau de l'émission d'Apolline de Malherbe ce 8 février 2022, elles ont été légion entre les deux personnalités, politique d'un côté, journalistique de l'autre. "Est-ce que sur les questions de sécurité, vous ne vous réveillez pas trop tard ?", demande l'animatrice de 41 ans à son invité en donnant les chiffres du ministère sur les violences faites aux personnes. Gérald Darmanin lui répond dans un premier temps avec de l'ironie : "J'ai regardé votre logo, je pensais qu'on était sur CNews mais en fait, on est bien chez BFM." Le ministre âgé de 40 ans estime que la chaîne fait le jeu du populisme en ne montrant pas les accomplissements de la police dans d'autres domaines, ce à quoi la journaliste répond qu'elle ne voit pas le rapport avec sa question bien précise.
Le ton monte réellement quand Gérald Darmanin s'insurge de ne pas pouvoir parler et demande à son interlocutrice de se calmer en rajoutant, "ça va bien se passer". Offusquée par ses propos qu'elle considère condescendants, elle demande une pause pour lui signifier qu'elle n'accepte pas sa façon de s'adresser à elle : "Je vous demande pardon, comment vous me parler ? C'est quoi le problème ? (...) Je trouve ça sidérant votre manière de répondre. Ce n'est pas une réponse, c'est presque une offense."
"Ne vous vexez pas", poursuit le ministre de l'Intérieur qui l'accuse ensuite de faire de la politique et pas du journalisme, ainsi que d'être agressive. "On n'a pas manqué de pouvoir se dire les choses franchement", glissera la présentatrice en cours d'émission. Marquée par l'attitude de son invité, elle clôt l'émission en ajoutant avec un sourire qui en dit long : "On aura le temps d'en reparler quand vous serez premier ministre." Ce à quoi il lui rétorque : "J'espère madame que, quelque soit mon poste, vous serez moins agressive la prochaine fois." Serait-ce l'approche des élections présidentielles, dans deux mois seulement, qui augmentent le stress ?